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« The Singing Club », un chœur de Pénélope
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Être l’épouse d’un militaire a ses inconvénients, au premier rang desquels des séparations de plusieurs mois lors d’opérations à l’étranger. À l’absence s’ajoute une sourde angoisse lorsqu’il ne s’agit pas de maintenir la paix, mais bien de faire la guerre. → CRITIQUE. « Mank » de David Fincher : dans la fabrique de « Citizen Kane »En 2011, les soldats d’une garnison quittent le Yorkshire pour une mission de six mois en Afghanistan. La femme du colonel, Kate Barclay, propose à la petite communauté d’épouses et de compagnes de se retrouver autour d’activités communes pour tromper l’ennui et se distraire de l’anxiété : café pris ensemble, club tricot ou peut-être le chant. Après quelques couacs, c’est la chorale qui emporte le plus d’adhésions. Kate en prend tout naturellement la tête, secondée par Lisa, plus expérimentée. Tout oppose les deux femmes, avec un étonnant cocktail de rigidité, de retenue et d’enthousiasme pour l’une, et plus de liberté et de modernité pour la seconde qui cherche néanmoins une force dans l’alcool. Les piques qu’elles se lancent et leur affrontement sur le répertoire rappellent à une membre du chœur la période du divorce de ses parents.Un énergique duo de meneusesSi l’arc narratif n’apporte guère de surprise, The Singing Club, inspiré d’une histoire vraie, se révèle une comédie dramatique sans fausse note, avec un crescendo d’émotions aussi maîtrisé dans la tristesse que dans la joie. Le face-à-face énergique entre Kristin Scott Thomas et Sharon Horgan fonctionne à merveille. Derrière elles, se dessine un groupe de femmes touchant où se distinguent Jess (Gaby French), une timide à la voix d’ange, et Sarah (Amy James-Kelly), dont le mari venait juste de rejoindre la garnison quand a sonné le signal du départ. La trame conventionnelle du film (des épouses attendent le retour de leurs maris en chantant) se trouve contrebalancée par des dialogues percutants, souvent très drôles, et des peintures fines des trajectoires individuelles. À un pacifiste opposé à la présence de l’armée britannique en Afghanistan, Lisa lance, mi-amusée, mi-amère : « Nous n’avons pas le privilège d’être contre la guerre, nous y sommes mariées. »Par le chant, ces femmes font entendre leurs voix, apprennent pour certaines à exprimer des sentiments de colère, de peur et de gratitude toujours tus. Avec elles, Peter Cattaneo, le réalisateur de The Full Monty, succès international de la fin des années 1990 sur un groupe de chômeurs prêts à se mettre à nu pour sortir de la pauvreté, prouve qu’il demeure un ténor du film choral.
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