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« Le Métier de mourir », noblesse de l’amitié en terre de combat
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Le Métier de mourirde Jean-René Van der PlaetsenGrasset, 272 p., 19 €Après La Nostalgie de l’honneur (prix Interallié en 2017), sur la figure de son grand-père, le général Jean Crépin, Compagnon de la Libération et héros de la 2e DB, Jean-René Van der Plaetsen publie un second roman également consacré à un militaire. Mais le terrain d’opération, cette fois, est le Liban au printemps 1985, après que l’armée israélienne s’est retirée du sud du pays. Quant au héros, il s’agit du commandant de l’avant-poste de Ras-el-Bayada : le colonel Belleface, 58 ans, qui a intégré l’Armée du Liban Sud (ALS).Ce baroudeur d’origine polonaise, rescapé du camp de Treblinka, a servi dans la Légion étrangère en Indochine avant de rejoindre l’armée israélienne avec laquelle il a fait toutes les guerres de l’État hébreu. À Ras-el-Bayada, les journées s’écoulent lentement, mais la dizaine de miliciens libanais doit rester en alerte permanente pour surveiller la route et la mer, par où peuvent débarquer des commandos palestiniens.Lorsqu’ils prennent leur tour de garde dans le shelter à côté de la barrière, ces combattants savent qu’une catastrophe peut arriver à tout moment. Comme avec Le Désert des tartares de Dino Buzzati (1940), le lecteur tremble d’un drame annoncé, devinant que le destin va faire éclater ce huis clos confiné. Il brûle aussi de découvrir l’histoire de Belleface, « à la fois juif et arabe », comme il le dit.La mer qui scintille et la terre écrasée de soleilLui qui n’a pas eu d’enfant se prend d’amitié pour Favrier, un jeune casque bleu français qui pourrait être son fils. Belleface souhaite lui transmettre son expérience, son savoir, et il sait que cela passe par l’exemple et la générosité. De son côté, fasciné et intrigué par le « vieux », Favrier parvient peu à peu à le faire parler, devinant que derrière sa force et sa sagesse se cache un secret douloureux.Jean-René Van der Plaetsen sait aussi décrire la mer qui scintille et la terre écrasée de soleil que Favrier contemple en songeant à l’un de ses camarades de lycée parisien, un Libanais maronite qui savait lui vanter les charmes et les périls de son pays. « En France, vous ne pouvez concevoir ce qui se trame ici car vous ne savez pas de quoi sont capables les Palestiniens ni les chiites du Hezbollah », lui avait-il dit, sans que Favrier ne puisse répondre. « Le Hezbollah n’est qu’un avant-goût de ce qui nous attend. Nous sommes là pour protéger les frontières du monde occidental en attendant que les nôtres ouvrent les yeux », lui confie, comme en écho, Belleface.Au fil du roman, l’énigme de la vie de Belleface va se dévoiler, inspirée d’une histoire vraie, racontée à l’auteur par son grand-père qui l’avait entendue à son retour de la guerre d’Indochine. Quant à Favrier le catholique, s’il sait que cette région est le berceau des trois religions révélées et qu’il en cherche des traces – à l’instar des versets bibliques qui parsèment ce roman –, il n’en trouvera pas d’autres que la sienne, à jamais gravé dans le sable de l’enclave.
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