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À Varsovie, l’église de la Sainte-Croix dans la crise sanitaire et sociétale
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L’Église de la Sainte-Croix, à Varsovie, est un symbole à plus d’un titre en Pologne. Dynamitée par les Allemands pendant la guerre, avant d’être reconstruite entre 1945 et 1953, elle incarne la résurrection nationale. Ce dimanche 22 novembre comme tous les autres à 9 heures, c’est depuis cet édifice baroque du centre-ville que sont retransmises les messes sur la première radio publique.Entre manifestants et policiersC’est l’un des acquis des accords de Gdansk (1980), où Solidarnosc a arraché au pouvoir communiste la première diffusion d’une messe sur une chaîne d’État. C’est également dans un pilier de cette paroisse conservatrice administrée par des frères lazaristes que repose le cœur du compositeur Frédéric Chopin.L’église est aujourd’hui sous bonne garde, avec des rondes de policiers, en voiture et à pied. Les autorités ne veulent plus que les débordements observés lors du soulèvement populaire contre la quasi-interdiction de l’avortement ne se répètent. Le 30 octobre dernier, l’armée s’était postée face aux manifestants venus reprocher à l’Église son rôle dans la décision du Tribunal constitutionnel d’invalider, le 22 octobre, un article autorisant l’IVG en cas de malformation grave du fœtus. « Vous avez du sang sur les mains », indiquait une pancarte brandie par une une manifestante.Ce dimanche 15 novembre, les fidèles y entrent le visage couvert d’un masque, selon l’obligation en vigueur depuis une semaine. La fréquentation est limitée à un nombre de fidèles proportionnel à la surface de la nef. Certaines paroisses très fréquentées ont été contraintes de mettre en place un système d’inscription. C’est le père Ryszard Marciniak, animateur de l’« association catholique des cheminots polonais » qui célèbre la messe. Dans son homélie, il invite à un « assaut de prières » y compris contre « ceux qui insultent ce qui est sacré à nos yeux » et « qui ne veulent pas défendre la vie ».« Stop à la communion dans la main »C’est précisément dans le but de ne pas mettre en danger les personnes que les évêques polonais ont considéré le 6 octobre, dans une déclaration, que les personnes recevant la communion dans la main en temps de pandémie « ne peuvent pas être accusées de manquer de respect à l’Eucharistie ».Les mains des prêtres, approchant tour à tour l’haleine des fidèles, pourraient être vecteur de transmission de la maladie. Mais cette précaution d’hygiène est ignorée dans les paroisses gardiennes de la tradition comme l’église de la Sainte-Croix.→ REPORTAGE. En Pologne, dans l’unité Covid de la dernière chanceDurant la messe, les religieux ne portent pas le masque, mais finissent par le mettre, de même que les gants, pour offrir le sacrement directement sur la langue des paroissiens. Une polémique est même née dans le pays, avec l’apparition dans les villes polonaises de banderoles « Stop à la communion dans la main » sous la houlette de l’Association Père Piotr Skarga, du nom d’un prêtre jésuite du XVIe siècle considéré comme le « Bossuet polonais ».Multiplication des apostasiesLe curé de l’église de la Sainte-Croix, le père Zygmunt Robert Berdychowski, regrette d’avoir perdu beaucoup de jeunes dans la bataille pour la tradition. « Ils sont si facilement manipulables, sur les réseaux sociaux. » Selon lui, les attaques contre son église en tant que symbole n’ont rien de spontané, mais sont le résultat de groupes de militants chevronnés. « Le 28 juillet déjà, la statue du Christ a été profanée, un drapeau arc-en-ciel y a été accroché, et un masque portant le signe du mouvement anarchiste a été placé sur son visage », raconte-t-il.→ EXPLICATION. En Pologne, l’accès à l’avortement s’est encore réduitIl reconnaît avoir reçu quelques courriers d’apostasie en provenance de catholiques non-pratiquants « qui n’ont pas résisté à la vague de colère », encouragés par les journaux libéraux délivrant le mode d’emploi dans leurs colonnes. Sans doute est-ce une bonne chose, selon lui. « C’est un temps de purification de l’église », commente-t-il, dénonçant l’éclair rouge, logo du mouvement pro-choix, comme un « signe nazi ».
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