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Algérie-Maroc, le prix de la rupture

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Algérie-Maroc, le prix de la rupture

Alger (Aglérie)De notre correspondantFrontières terrestres fermées depuis 1994, conflit historique sur le sort du Sahara occidental, échanges commerciaux rachitiques… « Il n’y a plus beaucoup de choses à dégrader entre Rabat et Alger », soupire Djamel Lemtani, entrepreneur algérien qui a vécu longtemps au Maroc.Après la rupture des relations diplomatiques entre Alger et Rabat, annoncée mardi 24 août par le ministre algérien des affaires étrangères Ramtane Lamamra, le Maroc devait riposter ce vendredi 27 août en fermant son ambassade à Alger. L’impact immédiat le plus redouté de cette rupture concerne la libre circulation – par air – des personnes entre les deux pays, dernier acquis du traité de Marrakech de 1989, fondateur de ce qui devait être l’Union du Maghreb arabe.« Les consulats resteront ouverts », a voulu rassurer Ramtane Lamamra, cherchant à réduire les effets de « la divergence profonde entre les deux États » qui ne doit pas « affecter les deux peuples ». À Ouled Fayet, banlieue résidentielle d’Alger, Khalid, un plâtrier artisan marocain, s’inquiète : « On ne sait pas si les vols entre Alger et Casablanca vont être suspendus. »« Le savoir-faire des artisans marocains est très recherché par la nouvelle bourgeoisie algérienne en quête de l’authenticité du style mauresque dans les décorations intérieures », explique Jemai Zoughlane, architecte décorateur.Les travailleurs marocains en Algérie, dans le bâtiment ou l’agriculture, ont le souvenir d’une expulsion massive à la fin de l’été 1994, lorsque, en réaction au rétablissement unilatéral du visa par Rabat, Alger avait fait de même, ajoutant la fermeture de la frontière terrestre.« À l’époque, les services marocains ont attribué l’attentat terroriste de Marrakech au Groupe islamique armé (GIA) algérien, supposé manipulé par les services de l’armée algérienne. L’enquête a montré ensuite qu’il s’agissait d’une autre filière. Aujourd’hui, les Algériens font de même en collant au Maroc, sans plus de preuves, les incendies de cet été, via le soutien au MAK, organisation indépendantiste kabyle », rappelle Djamel Lemtani.Symétrie des mesures de rétorsion, la crise de 1974-1975 au Sahara occidental (début de la guerre de résistance du Polisario soutenu par Alger contre l’occupation marocaine), avait donné lieu à l’expropriation sans indemnisation de centaines de familles algériennes, installées au Maroc depuis près d’un siècle pour certaines. Un contentieux que le président Bouteflika, né à Oujda au Maroc, avait ajouté aux préalables à la réouverture de la frontière après son arrivée au pouvoir en avril 1999.Le cycle des représailles va-t-il reprendre de plus belle ? Les investisseurs des deux pays sont restés prudents durant les deux dernières décennies, ne prenant plus le risque de s’implanter chez le voisin.L’enlisement du dossier onusien de la décolonisation du Sahara occidental nourrit les tensions depuis des années entre les deux pays aux positions figées à son sujet, le Maroc réclamant sa souveraineté sur ce territoire, ancienne colonie espagnole, dont il occupe les quatre cinquièmes.« L’incidence la plus sérieuse pourrait être que l’armée algérienne décide de réarmer le Polisario et de soutenir une reprise de sa guérilla le long du mur de défense marocain au Sahara occidental », envisage une source proche de l’armée algérienne. Toutefois, « le régime algérien n’a pas intérêt à aller plus loin, tempère Djamel Lemdani. Il utilise la crise avec le Maroc d’abord pour détourner la colère populaire contre la gouvernance désastreuse du président Tebboune ».Sur les réseaux sociaux, les caricatures se soucient d’abord de l’approvisionnement en cannabis à partir du Maroc. Frontière fermée ou pas, c’est un « business » qui n’a fait que croître depuis trente ans. Ramtane Lamamra a parlé de « renforcement de la sécurité à la frontière ouest ». « Personne ne pense au tarissement des filières du kif en représailles à la normalisation de Rabat avec Israël, et pourtant ce serait le meilleur levier pour faire mal au Maroc », estime la source, proche de l’armée.


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