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Après Ida, New York prend la mesure de la vétusté de ses infrastructures

Après Ida, New York prend la mesure de la vétusté de ses infrastructures

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Après Ida, New York prend la mesure de la vétusté de ses infrastructures

New York (États-Unis)De notre correspondantAprès les fortes précipitations causées par les restes de l’ouragan Ida, mercredi soir, l’heure est au nettoyage et aux questions à New York. Les images de bus se frayant un chemin dans des rues inondées ou des cascades d’eau se déversant dans les stations de métro ont mis en lumière la vulnérabilité des infrastructures locales. Une source d’inquiétude pour de nombreux élus, qui craignent que la ville et son agglomération, la zone la plus densément peuplée du pays, ne soient pas préparées à faire face à l’intensification des phénomènes climatiques. « Les météorologues disent que ce genre d’épisode ne se produit qu’une seule fois en cinq siècles. Mais les standards doivent être complètement revus. Nous sommes en territoire inconnu », avertit Mark Levine, un conseiller municipal. Cette inadaptation n’est pas une découverte. Lors de fortes pluies, des flaques importantes se forment dans les rues en raison de canalisations bouchées. En effet, 60 % du système de traitement des eaux est « combiné » : l’eau de pluie circule dans les mêmes tuyaux que l’eau utilisée par les individus ou les commerces, ce qui met ce système de 10 000 kilomètres de tuyaux à la merci de précipitations importantes.Pour ne rien arranger, les poubelles des commerces et des bâtiments résidentiels sont placées sur les trottoirs, sans être stockées dans des conteneurs, faute de place et d’espaces entre les immeubles. Il suffit que les détritus se libèrent des poubelles, avec l’aide de rats gourmands ou de vents forts par exemple, pour qu’ils bouchent les égouts et ajoutent aux problèmes d’écoulement des eaux. Autre casse-tête : les câbles d’alimentation électrique de certains quartiers de New York et de sa banlieue ne sont pas enfouis, pour des raisons de coût, ce qui augmente le risque de coupures de courant.La situation du métro est particulièrement préoccupante. Plus vieux réseau d’Amérique du Nord du haut de ses 116 ans, il est victime de sous-investissement depuis l’émergence de la voiture dans les années 1960. Les coups de peinture apportés régulièrement par les agents ne trompent personne : certaines stations sont vétustes. Quand il pleut, il n’est pas rare de voir de l’eau se déverser sur les quais ou les rails en souterrain… Trois jours avant Ida, un problème électrique avait paralysé plusieurs lignes et causé l’évacuation de centaines d’usagers. Vingt milliards de dollars, essentiellement issus du gouvernement fédéral, ont déjà été investis depuis la tempête Sandy en 2012 dans la protection du littoral. Depuis le passage d’Ida, les idées d’outils de mitigation fusent parmi les élus et les militants écologistes : étendre les espaces verts pour absorber l’eau de pluie, élever les entrées du métro, revoir la gestion des déchets… Une partie de ces idées pourrait devenir réalité grâce au plan de modernisation des infrastructures de plus de mille milliards de dollars sur lequel doit se prononcer la Chambre des représentants avant le 27 septembre.Dans l’immédiat, les élus pourraient décider de s’attaquer à un autre dossier : la légalisation des appartements en sous-sol, particulièrement vulnérables aux inondations. Onze des treize victimes new-yorkaises d’Ida se sont noyées dans ces sous-sols convertis illégalement en logements. Le maire de New York, Bill de Blasio, a promis de renforcer le mécanisme d’alerte pour toucher les locataires de ces appartements pas chers, souvent des immigrés en situation irrégulière ne parlant pas l’anglais.


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