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Biélorussie, un opposant arrêté après un atterrissage forcé

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Biélorussie, un opposant arrêté après un atterrissage forcé

Le régime du président Alexandre Loukachenko n’a pas hésité à détourner un avion de la compagnie Ryanair pour arrêter un opposant. C’est en tout cas ce qu’affirment la chaîne d’opposition Nexta et le président lituanien Gitanas Nauseda.L’opposant, Roman Protassevitch, 26 ans, a en effet été appréhendé dimanche 23 mai à l’aéroport de Minsk, capitale de la Biélorussie, à la descente d’un appareil qui avait été contraint à faire un atterrissage d’urgence. En provenance d’Athènes, l’avion avait pour destination Vilnius, capitale de la Lituanie. Le service de presse de la présidence biélorusse a affirmé sur Telegram qu’un avion de chasse MiG-29 avait été envoyé par l’armée pour intercepter cet appareil, au motif d’une « alerte à la bombe ».Un opposant de longue dateMalgré son jeune âge, Roman Protassevitch est un opposant de longue date. En août 2012, encore mineur, il avait été arrêté et battu par des policiers en civil. Il dirigeait alors sur le réseau social VKontakte deux sites contestataires dont l’un nommé « Nous sommes fatigués de Loukachenko », qui appelait à boycotter des élections législatives. « Les jeunes, dont les actions s’inspirent de l’expérience des révolutions du Printemps arabe au moyen d’Internet, sont considérés comme le danger principal par le régime », expliquait alors l’analyste politique Alexeï Korol.→ CONTEXTE. L’opposition biélorusse cherche son printempsEn 2020, Roman Protassevitch a participé au puissant mouvement de contestation provoqué par la réélection contestée à la présidence de la République d’Alexandre Loukachenko, qui occupe ces fonctions depuis 1994. Il collaborait alors à Nexta, un média ayant joué un rôle de premier plan dans la grande vague de manifestations. Il a notamment animé la chaîne Telegram Nexta Live, qui coordonnait en partie la protestation.Vive réaction de la LituanieEn novembre 2020, les services de sécurité biélorusses (KGB) l’avaient placé sur la liste des « individus impliqués dans des activités terroristes ». Ce chef d’inculpation inquiète la figure de l’opposition biélorusse en exil, Svetlana Tikhanovskaïa. Sur Twitter, elle a assuré que Roman Protassevitch « encourt la peine de mort au Biélorussie ».→ ENTRETIEN. Biélorussie : « Il faut des sanctions, précises, rapides et concrètes contre le régime »Le président lituanien Gitanas Nauseda, dont le pays a accordé le statut de réfugié à Roman Protassevitch, a vivement réagi dimanche après-midi. « J’exige la libération d’urgence de Roman Protassevitch ! », a-t-il martelé, appelant l’Otan et l’Union européenne (UE), dont la Lituanie est membre, à « immédiatement réagir à la menace qu’a fait courir le régime biélorusse à l’aviation civile internationale ».« J’en parlerai au sommet de l’UE à Bruxelles », la semaine prochaine, a-t-il fait savoir. L’Allemagne a rapidement réclamé une « explication immédiate » après le déroutement de l’avion. Une fermeté également affichée par la Pologne, la France et l’Union européenne.Un opposant mort en prisonLe mouvement de contestation avait rassemblé pendant l’été et l’automne 2020 des dizaines de milliers de personnes dans la capitale Minsk et dans d’autres villes de Biélorussie, une mobilisation énorme pour un pays d’à peine 9,5 millions d’habitants. Depuis, la protestation s’est essoufflée face à des arrestations massives, des violences policières ayant fait au moins quatre morts, un harcèlement judiciaire permanent et de lourdes peines de prison infligées à des militants et à des journalistes.La mort d’un opposant en prison a ainsi été annoncée par ses proches, vendredi 21 mai. Vitold Achourok, 50 ans, est décédé d’un « arrêt cardiaque » dans une colonie pénitentiaire dans l’est du pays. Membre du parti d’opposition Front populaire biélorusse et coordinateur du mouvement civique « Pour la liberté », il avait été condamné en janvier à cinq ans de prison pour « violations de l’ordre public » et « violences contre la police » lors d’un procès à huis clos.« Les gens ne souffrent pas seulement du régime biélorusse mais ils en meurent aussi », a réagi Svetlana Tikhanovskaïa, qui vit en Lituanie. Un porte-parole de l’Union européenne, Peter Stano, a demandé le même jour sur Twitter « la libération immédiate de tous les prisonniers politiques et les personnes détenues arbitrairement » dans le pays.Perquisition dans un média indépendantSigne que la répression se poursuit, le site du principal média indépendant, TUT.BY, a été bloqué la semaine dernière par les autorités après une série de perquisitions. Via son site et les réseaux sociaux, TUT.BY avait largement couvert en texte et en image les manifestations contre le président Alexandre Loukachenko en 2020, puis la répression qui a suivi. Ce média revendique jusqu’à vingt millions de visiteurs quotidiens uniques.Le ministère de l’information a invoqué « de multiples violations de la loi sur les médias, notamment du fait de la publication d’informations interdites ». Le média a indiqué qu’au moins treize de ses employés, notamment des journalistes, des comptables et un informaticien, avaient été interpellés. Dans la matinée, la rédactrice en chef, Marina Zolotova, a fait état de perquisitions dans sa rédaction, chez elle et aux domiciles de journalistes par « des agents du département des enquêtes financières (DFR) du Comité de contrôle étatique ». Le DFR, un puissant organe d’investigations qui a ciblé l’opposition par le passé, a indiqué dans un communiqué que Lioudmila Tchekina était visée par une procédure pénale pour « fraude fiscale ».


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