NOUVELLES
Blocage politique au sommet en Tunisie
[ad_1]
En Tunisie, la crise qui agite le sommet de l’État depuis six semaines semble inextricable. À couteaux tirés depuis janvier, le président Kaïs Saïed et le chef du gouvernement tunisien Hichem Mechichi campent fermement sur leurs positions, plongeantle pays dans une crise politique à l’issue plus qu’incertaine. Ce qui a poussé le parti islamiste Ennahdha, majoritaire au Parlement, à organiser une manifestation de soutien au gouvernement samedi 27 février. Une crise politique qui s’ajoute à la crise économique et sociale que traverse le pays, dix ans après la chute du régime du président Ben Ali.D’un côté, le président Saïed refuse que le gouvernement remanié le 16 janvier et portant sur 11 portefeuilles, ne prête serment, évoquant les soupçons de corruption qui pèsent sur certains ministres. Alors même que le gouvernement a été approuvé par le Parlement fin janvier, Kaïs Saïed persiste et signe dans une lettre au vitriol envoyée le 15 février au chef du gouvernement Hichem Mechichi et rendue publique. Se plaçant en garant de la Constitution, il affirme ne pas avoir été informé du remaniement et juge que « la Constitution n’a pas été respectée », car aucun Conseil des ministres n’a été organisé avant l’annonce du remaniement.Une cour constitutionnelle qui n’a toujours pas vu le jourDe l’autre, Hichem Mechichi tente désespérément de trouver une solution, mais toutes les institutions judiciaires consultées indiquent que seule la Cour constitutionnelle peut trancher le litige sur la prestation de serment. Sauf que la Cour constitutionnelle n’a toujours pas vu le jour, les partis n’ayant jamais trouvé d’accord sur la désignation de ses membres. Pour Selim Kharrat, président de l’ONG Al-Bawsala, observatoire de la vie politique en Tunisie, « ce n’est pas la nature hybride de ce régime qui est la source du blocage politique mais les femmes et les hommes politiques qui l’ont dévoyé », avec de mauvaises pratiques.L’analyste accuse ainsi le président Saïed de dépasser « ses prérogatives en voulant avoir la mainmise sur la constitution du gouvernement » et le chef du gouvernement de rentrer en conflit ouvert avec le président. Il accuse aussi le président du Parlement (Rached Ghannouchi, Ennahdha) de s’être « pris pour le ministre des Affaires étrangères, au début de sa mandature ». « Ce remaniement est une confirmation légale d’une majorité parlementaire qui ne disait pas son nom », et qui est composée d’Ennahdha, de Qalb Tounes, (centre droit, dont le fondateur, Nabil Karoui, finaliste à la présidentielle en 2019, est poursuivi dans une affaire de corruption, NDLR) et d’Al Karama (islamiste).Manifestation en soutien du gouvernementLe chef du gouvernement Mechichi, choisi par le président lui-même en juillet 2020, « n’a pas respecté ses engagements de former un gouvernement de technocrates », poursuit Selim Kharrat, « accédant à des demandes pour écarter tous les ministres associés au président, dont le ministre de l’Intérieur ». Taoufik Charfeddine a été limogé début janvier, et depuis c’est Hechim Mechichi lui-même qui assure l’intérim à la tête de l’Intérieur. Alors que le blocage persiste, la démonstration de force voulue par le chef du Parlement, Rached Ghannouchi, qui a appelé les partisans de son parti Ennahdha à manifester samedi en soutien au gouvernement, risque d’accroître les tensions politiques.
[ad_2]
Ссылка на источник