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Boris Johnson critique la « dévolution » pour refaire l’Union

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Boris Johnson critique la « dévolution » pour refaire l’Union

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Boris Johnson a-t-il fait une gaffe comme il en est coutumier, ou a-t-il volontairement soufflé sur les braises de la discorde entre le gouvernement britannique et l’Écosse ? Lundi 16 novembre, lors d’une réunion en visioconférence avec 60 députés conservateurs représentant la région nord de l’Angleterre, le premier ministre conservateur, en réponse à une question, déclare : « La dévolution a été un désastre au nord de la frontière et a été la plus grosse erreur faite par Tony Blair. »Dans un autre contexte, la remarque aurait été considérée comme anodine. Mais alors que le Royaume-Uni a quitté l’Europe et négocie difficilement un accord pour finaliser la relation future avec Bruxelles, elle est malvenue et potentiellement explosive. Elle vise en effet l’Écosse, alors que Tony Blair, devenu premier ministre en mai 1997 sous la promesse d’une plus grande autonomie accordée à ce territoire, assurait une décentralisation des pouvoirs. En 1998, il permettait la création d’un Parlement écossais (Scottish Parliament) de 129 députés, disposant du pouvoir de légiférer dans les domaines politiques et fiscaux qui lui sont dévolus. La même chose était accordée alors au pays de Galles et à l’Irlande du Nord.L’objectif du premier ministre travailliste d’alors était justement de contrecarrer les velléités indépendantistes écossaises, en accordant plus de pouvoir aux autorités locales. Mais alors que les propos de Boris Johnson continuent d’agiter les milieux politiques, son cabinet ne les nie pas, et enfonce même le clou : « Le premier ministre a toujours soutenu la dévolution. Ce gouvernement continue de mettre l’Union au cœur de tout ce qu’il fait, a déclaré le porte-parole de Downing Street.Le premier ministre a été clair, il pense que les quatre coins du Royaume-Uni sont plus forts ensemble, et il sera la voix de la majorité du peuple écossais qui a voté clairement pour l’unité du royaume. » Une référence au référendum de 2014 en Écosse, où le non à l’indépendance l’avait emporté à 55,3 %, contre le oui à 44,7 %. La remarque de Boris Johnson ne facilite pas la tâche des conservateurs écossais, alors qu’en mai 2021 auront lieu les élections au Parlement local. Longtemps assimilé à un parti anglais – donc très minoritaire en Écosse –, le Parti conservateur écossais a connu une représentation locale grâce au Parlement écossais, à la création duquel il s’était pourtant opposé. Toujours minoritaire aux dernières élections, il avait obtenu 31 sièges alors que le Parti national écossais (SNP) arrivait largement en tête avec 68 sièges.Dans cette région du Royaume-Uni où l’on a voté à 62 % contre le Brexit, où les conservateurs écossais eux-mêmes ont fait campagne pour le maintien dans l’UE, la position sans concession de Boris Johnson sur le Brexit comme ses propos sur la dévolution ne font que renforcer les indépendantistes. « Le premier ministre a été pris la main dans le sac en montrant son mépris pour le Parlement écossais », écrivait, dans son édition de mercredi, The National, le quotidien des indépendantistes. Au lendemain de ses propos, on apprenait que Boris Johnson allait lancer, ces prochaines semaines, une « équipe pour l’Union » composée de députés conservateurs anglais, gallois et écossais, chargée de trouver idées et arguments en faveur du maintien de l’Écosse dans l’Union. Car le Parti national écossais (SNP) et sa cheffe, Nicola Sturgeon, ont le vent en poupe. En octobre, selon un sondage de l’institut Ipsos Mori, 58 % d’Écossais se déclaraient en faveur de l’indépendance si un référendum était organisé. Une majorité sans précédent.

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