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Cartes postales de l’Ariège (1/3) Rendez-vous avec la préhistoire

Cartes postales de l'Ariège (1/3) Rendez-vous avec la préhistoire

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Cartes postales de l’Ariège (1/3) Rendez-vous avec la préhistoire

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Peintures de la grotte de Niaux (Photo Emmanuel Dumoulin/Tourisme Ariège-Pyrénées)

La grotte de Niaux, la plus connue de celles où la Préhistoire donne rendez-vous en Ariège, se mérite. D’abord, il faut bien se chausser pour avancer sans encombre dans le noir absolu des couloirs gigantesques, marcher sur un sol inégal, parfois glissant, monter des escaliers ou se glisser sous un passage bas formé par d’énormes blocs écroulés, éclairés seulement par la lampe individuelle remise à chacun avant d’entrer. Puis, il faut porter une bonne veste pour affronter l’humidité et une température souterraine inférieure de 10 bons degrés à celle de la campagne ariégeoise en ce début d’été.

Bouquetin dans la grotte de Niaux (Photo Emmanuel Dumoulin/Tourisme Ariège-Pyrénées)
La grâce du « salon noir »

A 800 mètres de l’entrée, les efforts sont récompensés  : sur les parois de la vaste rotonde dénommée « le salon noir » dont la voûte s’abaisse jusqu’au sol, des dizaine de silhouettes de bisons, chevaux, bouquetins semblent danser sur les parois rocheuses. Un moment de grâce. Difficile de ne pas être ému, bouleversé même, par ces dessins tracés il y a 15000 ou 16 000 ans par des hommes préhistoriques avec une grande économie de moyens  : esquisse au charbon de bois puis peinture à l’oxyde de manganèse.

Souvent, un relief de la paroi a été utilisé pour souligner un ventre, une ligne de dos, une queue. Le savoir-faire est époustouflant, le réalisme des silhouettes représentées de profil, le respect des proportions, la finesse des détails, des regards, saisissants. Ces animaux semblent vivants.

Dans la grotte de Niaux (Photo Emmanuel Dumoulin/Tourisme Ariège-Pyrénées)

Moins connues que la grotte de Lascaux (Dordogne) ou la grotte Chauvet (Ardèche), moins spectaculaires aussi, les « grottes ornées » (c’est le terme consacré) de l’Ariège n’en offrent pas moins un extraordinaire rendez-vous avec la Préhistoire. Et, ici, ce sont, ici, les « vraies »grottes et les « vraies »peintures que l’on voit, et non pas comme en Dordogne ou en Ardèche, des répliques, aussi magnifiques soient-elles.

La tour du Castella veille sur Tarascon, une petite ville industrielle d’allure un peu montagnarde blottie au bord de l’Ariège et de ses affluents le Vicdessos et le Ruisseau de la Courbière (Photo Stéphane Meurisse/ Tourisme Ariège-Pyrénées)

Ces grottes sont incontestablement l’un des atouts de ce département verdoyant qui fait cohabiter influences atlantiques à l’ouest, et plus méditerranéennes à l’est, vers l’Aude. Du côté du Carla-Bayle, berceau du philosophe protestant Pierre Bayle devenu depuis quelques décennies un village de peintres, les paysages ont même un petit air de Toscane. Cette campagne paisible se prête à de belles randonnées, en couple, entre amis ou en famille. Qu’on les découvre entre deux escapades à pied ou qu’ils soient le but de son voyage, les trois sites préhistoriques de l’Ariège ouverts à la visite (sur les 26 découverts) n’en permettent pas de se familiariser avec la vie de nos ancêtres d’il y a 16 000 ans. Ils se trouvent pour la plupart autour de Tarascon-sur-Ariège, une petite ville industrielle d’allure un peu montagnarde adossée à une butte dominée par l’étonnante tour ronde du Castella.

Dans la grotte de Niaux (Photo Emmanuel Dumoulin/Tourisme Ariège-Pyrénées)
Un terrain de jeux des Magdaléniens

A Niaux, on ne peut pas être déçu. A son propos, l’abbé Brueil, l’une des grandes figures de l’archéologie pariétale, parlait de « l’un des six géants de la Préhistoire ». Et un de ses successeurs sur la chaire de Préhistoire au Collège de France, André Leroi Gourhan, estimait que «c’était « la seule grotte qui lutte avec Lascaux pour la qualité d’exécution et de conservation des oeuvres, par l’ampleur des compositions et le souffle qui les anime… ». Certes, c’était pour le premier avant la découverte de Lascaux (Dordogne)  et pour le second avant celle de la grotte Chauvet, à Pont d’Arc (Ardèche). L’admiration de ces spécialistes n’en reste pas moins fondé, même si l’on peut que regretter que, pour des raisons d’accessibilité et aussi de conservation des peintures, les visites guidées « tous publics » ne permettent pas de découvrir la totalité de son gigantesque réseau de galeries ornées. Seules quelques visites spéciales, au demeurant fort coûteuses (45 euros) permettent d’appréhender tous les trésors de Niaux.

Comme toutes les grottes ornées de la région, Niaux a été le terrain de jeu des Magdaléniens, mais pas leur lieu de vie  : nos lointains ancêtres  y sont venus à plusieurs reprises mais seulement pour peindre. Les spécialistes débattent toujours de la signification de ces peintures qui représentent assez peu le renne, qui était pourtant le gibier favori des hommes de cette époque. Faut-il, pour les expliquer, s’aventurer sur le terrain de la spiritualité, de la mythologie comme le fait le grand spécialiste Jean Clottes  ? Son interprétation, intéressante, reste cependant encore sujet à controverses.

Réplique de la grande frise de la grotte de Marsoulas, présentée au Parc de la Préhistoire de Tarascon-sur-Ariège (Photo PB)

Ce qui est acquis, en revanche, c’est que les Magdaléniens étaient des homo sapiens. Et qu’ils vivaient il y a 17 000 à 12 000 ans, donc à la fin du paléolithique, non pas dans des grottes (sauf peut être sous leurs vastes porches), mais dans des huttes de formes variées présentées, toujours à Tarascon-sur-Ariège, le long du circuit de découverte arboré qui conduit aux ateliers d’animation du très pédagogique Parc de la préhistoire. Entre deux visites de grottes, on a intérêt, même si l’on est pas accompagné d’enfants, d’y consacrer idéalement une demi journée (on peut manger sur place, il y a un restaurant).

Au parc de la Préhistoire de Tarascon (PB)
Au parc de la Préhistoire de Tarascon (PB)
Des animaux gigantesques

En sortant de ce parc-musée (attention, il est fermé l’hiver !), on n’ignorera plus rien de l’habitat, des techniques de peintures, de taille de silex, de chasse et de l’environnement de nos ancêtres chasseurs-cueilleurs semi-nomades. Au paléolithique supérieur , des steppes herbeuses peu arborées couvraient encore l’Europe de l’Ouest. Elles étaient parcourues par des animaux adaptés aux températures froides de cette fin de l’âge glaciaire  : les rennes, bisons, chevaux, bouquetins, mammouths laineux et autres lions des neiges grandeur nature présentés dans le clair-obscur du Parc de la préhistoire sont bluffants de réalisme, accompagnés d’explications passionnantes et d’une frise qui fait réviser à la vitesse grand V les grandes étapes de la Préhistoire que l’on n’a pas forcément en tête. On peut également voir sur place des répliques grandeur nature des peintures du « salon noir » de Niaux et de la grande frise de la grotte de Marsoulas, fermée au grand public pour des raisons de conservation.

Dans la grotte de Bédeilhac (Photo Stéphane Meurisse/ Tourisme Ariège-Pyrénées)

Bien qu’elles soient, de prime abord, moins spectaculaires que Niaux, la découverte des grottes de Bedeilhac ou du Mas d’Azil se justifient aussi. Une mise en lumière astucieuse y rend la visite plus accessible. La première offre des salles immenses, des concrétions (stalagmites et stalactites) spectaculaires et des décors préhistoriques aussi étonnants que rares, comme la gravure ou le modelage sur argile. Quelques peintures aussi. Celle du Mas d’Azil, précédée par un porche immense, est la seule encore traversée par une rivière, l’Arize -et aussi depuis le XIXe par une route départementale    !

Bien avant de servir de refuge aux protestants pendant les guerres de religions, la grotte du Mas d’Azil a été utilisée comme lieu de rencontre et d’échanges et a successivement été visitée par les hommes de l’époque aurignacienne – il y a 35 000 ans- puis magdalénienne (il y a environ 16 000 ans) et enfin, pendant la période azilienne qui doit son nom à ce site, à la toute fin du paléolithique alors que le climat commençait à se réchauffer.

Le Faon aux oiseaux (Photo Sites touristiques de l’Ariège/Mas d’Azil)
Le raffinement du « faon aux oiseaux »

Sur place, pas de peinture ou d’objets spectaculaires. Pour en voir, un crochet s’impose, en sortant, au centre du village du Mas d’Azil où un petit musée contient des trésors. Même si les originaux des plus belles pièces, par exemple le célèbre « Faon aux oiseaux », un très beau propulseur de sagaie de l’époque magdalénienne en bois de renne sont conservés au musée de la préhistoire de Saint-Germain-en-Laye, la finesse des objets en os sculptés, des harpons plats, des galets colorés de rouge qui est présentée sur place laisse pantois. Rustre s ceux que l’on n’ose plus appeler les « hommes des cavernes » ? Allons donc ! Cette escapade en Ariège suffit à se convaincre que nos lointains ancêtres étaient bien plus raffinés  que l’on persiste parfois encore à l’imaginer.

(à suivre)

La tour du Castella et son horloge dominent la confluence entre l’Ariège et le Vicdessos (Photo Stéphane Meurisse/ Tourisme Ariège-Pyrénées)
En pratique

-Se renseigner :

*Association de développement touristique de l’Ariège : http://www.ariegepyrenees.com/

Et aussi, Office de tourisme des vallées autour du Mas d’Azil : http://www.tourisme-arize-leze.com/

*Se loger : A Tarascon-sur-Ariège, l’hôtel-restaurant Le Manoir d’Agnès combine des chambres joliment décorées et une bonne table : https://www.manoiragnes.com/manoir-hotel/index.php

L’Ariège propose aussi de jolies chambres d’hôtes le plus souvent à prix doux, par exemple, non loin des thermes d’Ussat-les-bains, de la la grotte de Niaux et (si l’on vient l’hiver), des stations de ski du plateau de Beille et de Ax 3 Domaines, « Les chataigniers de Florac ». De bons produits ariégeois sont servis à la table d’hôtes.

*Lire : Le guide du routard Ariège Pyrénées qui vient juste d’être réédité. Avec une série de bons plans et d’adresses pour découvrir ce département à la nature préservée qui se prête à de belles randonnées. 128 pages, 4,90 €.

 

Paula Boyer

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