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Cristian Macelaru, fédérateur d’orchestre

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Cristian Macelaru, fédérateur d’orchestre

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Grandir dans une famille de dix enfants tous musiciens prépare à se confronter à la vie d’un collectif mélodieux. « Le travail d’équipe coule dans mes veines ! », sourit Cristian Macelaru, nouveau directeur musical de l’Orchestre national de France, où il succède à Emmanuel Krivine depuis la saison 2020-2021. « Je ne peux imaginer la musique autrement qu’en termes d’échanges, de connexions et de connivences, entre les artistes et avec le public. »S’il a pu donner son concert de rentrée, en septembre dernier, devant un auditoire qui compensait son nombre restreint par la chaleur de ses applaudissements, le chef doit désormais diriger dans un auditorium vide, « mais, grâce aux micros de France Musique, je sais que nous nous adressons à de nombreux mélomanes, dont l’écoute nous porte », assure Cristian Macelaru.Né le 15 mars 1980 à Timisoara en Roumanie, le musicien a commencé par étudier le violon jusqu’à occuper le poste de solo à l’Orchestre symphonique de Miami aux États-Unis. Troquant l’archet pour la baguette, il rencontre pour la première fois les instrumentistes du « National » en 2018. « Nous avions au programme des œuvres du XXe siècle et j’ai d’emblée apprécié la concentration et la curiosité des musiciens, se souvient Cristian Macelaru. Notre complicité s’est notamment cristallisée autour du bouleversant Adagio de la Dixième Symphonie de Gustav Mahler. L’aventure ne pouvait s’arrêter là ! »Si la nomination du maestro roumain, encore peu connu en France, a pu surprendre les experts, il l’a, lui, reçue comme un cadeau mais aussi un aboutissement naturel qu’il se sent désormais « obligé de faire fructifier. L’orchestre bénéficie à juste titre d’une grande réputation, il a eu à sa tête des directeurs musicaux de tout premier plan (dont Manuel Rosenthal, Sergiu Celibidache, Lorin Maazel, Kurt Masur…). Je suis certain que nous allons trouver comment servir de mieux en mieux le répertoire. » Et de choisir la métaphore d’un bon vin, alliant le choix minutieux des cépages, le patient travail du vigneron, « le temps qui en révèle les arômes dans toute leur profondeur », assure Cristian Macelaru. Ces « arômes » sonores se traduisent, selon lui, par une grande élégance, « un précieux raffinement que je ne sais s’il faut qualifier de typiquement français mais, en tout cas, qui exprime l’identité de l’orchestre ».Dans sa quête de communauté artistique, le chef se réjouit d’inscrire ses nouvelles fonctions dans la vaste Maison de la Radio. « Quel privilège de pouvoir régulièrement associer à nos concerts un chœur d’adultes, une maîtrise d’enfants, de bénéficier d’une magnifique salle dans laquelle le spectateur est littéralement immergé dans les flots de la musique », s’enthousiasme-t-il. Quant au « second » orchestre de Radio France, le Philharmonique, il y voit « une formation de classe internationale ». Et s’il n’envisage pas encore à proprement parler de « collaboration, sauf dans le cadre d’événements exceptionnels », il préfère parler de « conversation, autour des spécificités de chacune des phalanges, de l’harmonisation de leurs programmes, de l’invitation concertée de chefs et solistes ».Sur le podium, silhouette solide et gestuelle évocatrice, Cristian Macelaru se définit avant tout comme le garant de la primauté du compositeur. « Mon rôle consiste ensuite à inciter les musiciens à donner le meilleur d’eux-mêmes, donc à se sentir bien dans la musique, individuellement et collectivement. » Les répétitions constituent le laboratoire de l’interprétation, le moment clé pour « trouver ensemble l’essence des œuvres. Un “forte” ne signifie pas seulement qu’il faut jouer fort, c’est un état psychologique, ici joyeux, là douloureux ». Ouvert aux suggestions des instrumentistes, il cherche à « rester humble. Jeune encore, je travaille avec des musiciens qui ont souvent une pratique plus ancienne que la mienne, et je sais surtout que, sans l’orchestre, un chef n’est rien… »Lors de son concert de rentrée, Cristian Macelaru a fait découvrir – et aimer – à plus d’un auditeur la très solaire Deuxième Symphonie de Camille Saint-Saëns, mort il y aura cent ans le 16 décembre 1921. « Nous allons donner ses cinq symphonies mais aussi ses musiques de ballet et son Requiem », annonce le chef féru de répertoire français. « Et comptez sur moi pour mettre en lumière les influences croisées entre la musique de votre pays et celle de ma Roumanie natale ! », lance-t-il avec gourmandise.

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