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En Irak, la France promet de « maintenir sa présence contre le terrorisme »

En Irak, la France promet de « maintenir sa présence contre le terrorisme »

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En Irak, la France promet de « maintenir sa présence contre le terrorisme »

« Derrière ces conférences, il y a souvent plein de promesses jamais tenues ». Depuis le salon de son appartement cossu du quartier Ziyouna, dans l’est de Bagdad, Anan, 63 ans, lâche un soupir désabusé. À la veille de la tenue d’un sommet inédit, rassemblant samedi 28 août au cœur de la capitale irakienne des représentants des puissances voisines et le président Emmanuel Macron, cette fidèle de l’Église syrienne catholique, employée dans une entreprise britannique, fait aussitôt un aparté pour rappeler combien elle estime la France. → REPORTAGE. Grâce au sommet de Bagdad, l’Irak se rêve en médiateur régional« Soucieuse de prendre soin de l’humanité, elle a su nous ouvrir ses portes. Après la conquête par Daech du nord de l’Irak, j’ai moi-même pu partir, en 2015, y vivre en obtenant le statut de réfugiée », raconte-t-elle. Finalement rattrapée six mois plus tard par la nostalgie du pays, Anan, comme nombre d’Irakiens, garde tout de même une bonne image de l’hexagone. Pourquoi Emmanuel Macron retourne-t-il en Irak ?« La France est bien perçue en Irak, car elle n’est pas intervenue pendant l’invasion américaine [en 2003, NDLR] et a participé de manière très active à la lutte contre Daech », décrypte le sociologue Adel Bakawan, président du Centre Français de Recherche sur l’Irak (CFRI). « En outre, elle n’a pas la même approche que les États-Unis en matière de développement culturel, économique, social. Mais les Irakiens sont aussi bien conscients que Paris n’a pas du tout les mêmes moyens que Washington ».Soutien sécuritaireLe président français le sait bien mais il sait aussi les attentes des Irakiens alors que se profile le désengagement progressif des Américains sur le théâtre irakien, et que le chaos afghan ces derniers jours a montré les risques d’un tel retrait. Samedi 28 août au matin, après un entretien bilatéral avec le premier ministre Moustafa al-Kadhimi, Emmanuel Macron a redit « l’attachement de la France à la stabilité de l’Irak », conscient que « cet attachement passe d’abord par la poursuite de la lutte contre Daech et la reconstruction des zones libérées ». « Nous savons tous qu’il ne faut pas baisser la garde, car Daech demeure une menace », a-t-il martelé.→ LONG FORMAT. Ce qu’il reste de Daech en IrakIl est allé encore plus loin lors d’une cours d’une conférence de presse organisée l’après-midi même. « Quels que soient les choix américains, nous maintiendrons notre présence pour lutter contre le terrorisme en Irak, aussi longtemps que l’Irak le demandera », a affirmé le chef de l’Etat. « Nous avons les capacités opérationnelles pour assurer cette présence », a-t-il même ajouté, alors que les forces françaises sont souvent présentées comme dépendantes de la logistique américaine.« Par cette seconde visite en moins d’un an, Emmanuel Macron envoie un message fort de soutien pour la population locale, en proie à des crises multiformes : sécuritaire, économique, politique, sociale, mais aussi désormais sanitaire, et climatique », analyse la politologue Myriam Benraad, professeure associée en relations internationales à l’université internationale Schiller et auteure du livre Terrorisme, les affres de la vengeance (1).« Une touche d’optimisme » Mais la population irakienne reste désillusionnés par des décennies d’épreuves. « Sa visite ne va certainement pas résoudre les problèmes des Irakiens : c’est à nous de les gérer nous-même », balaie Ahmad, jeune journaliste issu des faubourgs chiites de Bagdad, contraint de fuir l’Irak, après avoir été personnellement menacé par les forces iraniennes. Invité dimanche 29 août au soir du journal télévisé de TF1 depuis Erbil (Kurdistan irakien), Emmanuel Macron en dira peut-être davantage sur les modalités de l’aide de la France en Irak, ainsi que sur son souhait de poursuivre les évacuations d’Afghans et d’Afghanes menacées dans leur pays. Des discussions ont été entamées en ce sens avec les talibans, a-t-il indiqué lors de sa conférence de presse à Bagdad, mais aussi avec le Qatar qui a la possibilité d’«aménager des opérations de pont aérien».


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