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Faut-il allonger les vacances pour faire reculer l’épidémie ?
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« On peut adapter les vacances scolaires : ce n’est pas remettre en cause l’ouverture des écoles, c’est admettre qu’on peut avoir des vacances scolaires d’une semaine de plus, peut-être en les regroupant. » À moins de deux semaines des vacances d’hiver de la zone A, qui commencent le 6 février, le président du conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, propose de bouleverser le calendrier.Cette suggestion relance le débat sur le rôle des écoles restées ouvertes en France, à la différence d’une série de pays voisins. Dans l’esprit de Jean-François Delfraissy, l’idée est de fermer toutes les écoles en même temps durant trois semaines, au lieu de deux semaines selon trois zones distinctes, pour parvenir à une forme de confinement des élèves. Ensuite, les établissements pourraient rouvrir au début du mois de mars, en mettant en place une surveillance attentive des élèves.L’idée soulève plusieurs questions, à la fois quant à la faisabilité, l’efficacité sanitaire et les répercussions sur les enfants et leurs familles, comme sur les enseignants. « Nous ne prenons pas position en termes d’épidémiologie », rappelle Frédéric Marchand, secrétaire général de l’Unsa-éducation, qui exprime sa préférence pour un maintien de l’ouverture des écoles, collèges et lycées, sous réserve de la dégradation liée aux variants du virus. Mais il faudrait d’après lui « anticiper dès à présent et bien se rendre compte de la cascade de conséquences qu’aura une modification du calendrier des congés ». Aucun détail n’a été discuté : pour l’instant, le ministère de l’éducation a plaidé pour un maintien du calendrier initial, peut-être assorti de nouvelles mesures sur les cantines.« Annoncer que les vacances commencent deux semaines plus tôt dans certains endroits risque de ne pas être simple », euphémise Frédéric Marchand, qui juge un allongement des congés « possible, mais avec de sérieuses perturbations du système ». Si la solution venait à être retenue, il faudrait notamment « déterminer s’il est question de véritables vacances ou si les enseignants devront assurer des activités pédagogiques pendant la période supplémentaire, et sous quelle forme », énumère-t-il. Une période de congés additionnelle qui pose aussi la question de savoir comment occuper les enfants, sans colonies de vacances ni activités sportives d’intérieur.D’après Mircea Sofonea, maître de conférences en épidémiologie à l’université de Montpellier, « l’idée d’un allongement des vacances est bonne, mais insuffisante en soi », compte tenu de la dynamique de l’épidémie. Elle doit selon lui être couplée à des restrictions de déplacements, et l’allongement d’une semaine ne suffira pas à s’affranchir d’un confinement : « C’est malheureusement de quatre semaines dures que nous avons besoin pour casser la courbe de l’épidémie. » Le chercheur, qui assimile un éventuel nouveau confinement à « un aveu d’échec », regrette que des décisions plus précoces et localisées n’aient pas été prises, ce qui aurait peut-être permis d’éviter des mesures générales drastiques.« Pourquoi ne pas avoir anticipé au lieu de se retrouver dans le ”sauve-qui-peut” ? », abonde Rodrigo Arenas, coprésident de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE). Celle-ci ne s’oppose pas à la perspective d’une fusion des congés pour toutes les académies dès lors qu’elle permet de soulager les hôpitaux, mais il rappelle que la mesure aura des répercussions sur « la vie familiale et les élèves, qui vont à l’école dans des conditions jamais connues jusqu’alors ». Une période supplémentaire d’éloignement de l’école qui inquiète à la fois parents, enseignants et chefs d’établissement : « La réponse à la question de savoir s’il faut allonger les vacances est sanitaire : sur le plan éducatif, toute nouvelle coupure est mauvaise pour les élèves », commente un chef d’établissement en région parisienne.Enfin, « rallonger les vacances de février posera mécaniquement celle d’une réduction des vacances d’été », ajoute Rodrigo Arenas. Une perspective pour le moins sensible : « Le sujet n’a pas encore été abordé, mais tout raccourcissement des congés d’été serait une mauvaise idée », objecte Frédéric Marchand, qui souligne que « tout le monde aura besoin de repos, après les mois difficiles qui s’annoncent ».
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