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Français tués au Niger, les six humanitaires voulaient « rendre le monde meilleur »

Français tués au Niger, les six humanitaires voulaient « rendre le monde meilleur »

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Français tués au Niger, les six humanitaires voulaient « rendre le monde meilleur »

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« Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix. » C’est par le préambule de l’Unesco que Myriam, alors étudiante, avait entamé un discours lors d’un congrès sur la paix en 2016.

Quatre ans plus tard, son rêve de « rendre le monde meilleur », selon les termes de son amie et ancienne collègue Khawla, a tragiquement pris fin. À 26 ans, elle est morte lors d’une attaque armée dimanche 9 août au Niger avec cinq autres humanitaires de l’ONG Acted et leurs deux accompagnateurs.

→ CONTEXTE. Niger : 8 morts dont six Français, la France condamne un « attentat »

Sur les bancs de l’Institut catholique de Toulouse, Myriam pensait déjà à s’engager dans l’humanitaire. « Elle parlait d’aider les populations locales, d’aller en Afrique », se rappelle son ancien camarade Boris Kharlamoff. Après des études en relations internationales à Paris, elle voyage au gré des opportunités humanitaires en Tunisie, au Tchad, avant de débarquer au Niger quelques semaines avant le drame. Ses amis se souviennent d’une jeune femme « souriante, pleine de vie, à l’écoute et curieuse ».

« Les pieds sur terre »

Les jeunes qui s’engagent en sont conscients : les risques sont omniprésents. Toutes les victimes y étaient préparées. Stella, Montpelliéraine de 28 ans, s’était formée près de Lyon à l’institut Bioforce, spécialisé dans l’humanitaire. Stéphane Joli, formateur indépendant sur la sûreté et la gestion du stress, se souvient d’avoir « beaucoup échangé avec elle » sur ces questions. Elle en parlait encore avec lui lors de sa première mission en République centrafricaine pour l’ONG Oxfam. Avant de mettre le cap sur Niamey, capitale du Niger.

→ EXPLICATION. Niger : la sécurité des humanitaires français très encadrée

Nadifa aussi était passée par Bioforce. Nordine Drici, l’un de ses formateurs, garde le souvenir d’une élève très active. « Elle me posait beaucoup de questions sur les acteurs armés et les principes de la conduite des hostilités. » La trentenaire préparait justement à l’université d’Aix-Marseille une thèse sur le commerce des armes. « Les pieds sur terre, elle était au fait des problématiques de sécurité sur le terrain. »

« Amoureuse du terrain »

Pourtant, l’humanitaire n’était pas sa vocation première. Après plusieurs années chez Axa et Veolia, elle avait rejoint le ministère des armées en 2015, à des fonctions de gestion et de finance. Ce poste l’avait conduite plusieurs mois en République centrafricaine.

→ À LIRE. Ces jeunes qui s’engagent dans l’humanitaire

Amoureuse du terrain, Charline, 30 ans, venait tout juste d’arriver au Niger. Originaire de Normandie, elle avait « une soif incessante d’apprendre », a témoigné sa sœur Sarah sur Facebook mardi 11 août. Elle décrit une « personne brillante » qui « se battait pour ses convictions ». La docteure en sciences de gestion avait travaillé pendant deux ans à l’ambassade de France au Nigeria pour promouvoir le système d’enseignement français. « Elle avait beaucoup de caractère, elle savait ce qu’elle voulait. C’était une bonne personne », souligne Claude Rochet, son ancien directeur de thèse.

« Honorer son engagement envers les plus pauvres »

Tout comme Charline, Léo, le benjamin de la bande, découvrait le Niger pour la première fois. À 25 ans, il devait être diplômé de la Rennes School of Business en janvier 2021. Une messe d’hommage au jeune Breton a été rendue à Rennes mardi, afin « d’honorer son engagement envers les plus pauvres », a confié le père Nicolas Guillou au Télégramme. Cet engagement avait conduit Léo à intégrer Acted avant de prendre la route de Niamey, en mars, pour se charger de questions logistiques.

Antonin, 26 ans, était lui aussi breton. Attaché à ses racines, même après avoir rejoint l’École normale supérieure en 2015. « Il venait aider les promotions suivantes. Il corrigeait des devoirs, faisait passer des oraux », relate Reynald-Alexandre Laurent. Le professeur de classe préparatoire économique à Rennes avait gardé des « liens forts » avec le jeune homme. Tous deux avaient échangé peu avant le drame : « Il me disait qu’il allait entamer un master en économie sociale et solidaire en septembre. Il comptait revenir nous voir ».

Aux côtés des six humanitaires français, Boubacar et Kadri, tous les deux 50 ans. Le premier, chauffeur au sein de l’ONG, était au volant du 4×4. Le second, président de l’Association des guides des girafes de Kouré depuis 1998, accompagnait les Français dimanche dernier. « C’était un grand homme au Niger, sympathique et très apprécié », se souvient Djogo Adamou, un collègue. Son dévouement « nuit et jour » impressionnait les jeunes recrues qu’il formait à la protection des girafes.

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Les suites de l’attaque au Niger

L’enquête. Le parquet antiterroriste français a annoncé lundi 10 août l’ouverture d’une enquête pour « assassinats en relation avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroriste ». L’ONG Acted a également indiqué ce jour-là s’apprêter à déposer une plainte pénale.

Coopération policière. Des policiers français sont sur place depuis mardi pour participer à l’enquête nigérienne. L’attaque n’a pas été revendiquée pour le moment mais la piste de l’État islamique au Grand Sahara est sérieusement étudiée car les djihadistes cernent toute la région.

Les mises en garde du Quai d’Orsay. En réaction à l’attaque, Paris déconseille « formellement » tout voyage au Niger, sauf dans la capitale Niamey.

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