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L’Allemagne se reconstruit, un mois après les inondations

L’Allemagne se reconstruit, un mois après les inondations

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L’Allemagne se reconstruit, un mois après les inondations

Vallée de l’Ahr (Allemagne)De notre correspondanteUne petite armée s’est mise en branle sur la zone industrielle de Grafschaft, en Rhénanie-Palatinat. Près d’un mois après les terribles inondations qui ont causé la mort de 180 personnes dont 141 dans la seule vallée voisine de l’Ahr, plus de 2 000 bénévoles venus de toute l’Allemagne restent mobilisés pour les travaux de déblaiement. Bottes aux pieds, seaux et pelles en main, ils ont été transportés auprès des sinistrés grâce à un service de navette mis en place par un entrepreneur du coin, Thomas Pütz. « Bonjour à tous. Ceci est une belle journée ensoleillée pour faire ce p… de boulot », lance ce dernier au haut-parleur. Certains seront affectés au nettoyage d’usines, d’autres dirigés vers des maisons, ou des vignes à tailler.Si l’élan de solidarité ne tarit pas, l’ambiance sur le terrain a changé au fil des jours, depuis les inondations catastrophiques des 14 et 15 juillet. « Nous comprenons désormais que la crise va durer, constate Thomas Pütz. Notre mission est de ne laisser personne de côté. » L’entrepreneur appelle les bénévoles à être non seulement les « bras des sinistrés » mais aussi « des yeux et des oreilles ». Il incite chacun à écouter les gens dans le besoin et à signaler les personnes fragiles aux équipes de psychologues.Dans la petite ville voisine de Bad-Neuenahr-Ahrweiler, la tension reste perceptible. Si la boue a en grande partie été évacuée, la cité thermale meurtrie reste traumatisée : les trois ponts au-dessus de l’Ahr ont été emportés, le casino blanc et l’hôtel Steigenberger, au bord de la rivière, sont éventrés. À quelques rues de là, Elke et Udo, propriétaires d’un dancing, s’activent, aidés par des bénévoles. Elke ne peut retenir ses larmes à l’évocation du drame. « L’eau est venue en moins de cinq minutes, comme un tsunami. Ça a fait un grand boum. J’ai cru mourir », raconte-t-elle, dans un sanglot. À la sortie de la messe, le prêtre catholique Jörg Meyrer confirme « l’énorme besoin de parler » des sinistrés. « Les corps et les esprits sont fatigués » reconnaît-il, ému. « Nous sommes optimistes, lance-t-il toutefois. Si certains veulent quitter la région, nous, nous resterons. »Imaginer l’avenir se révèle compliqué. Dans la bourgade de Dernau, située dans une étroite vallée surplombée de vignes, la trace brunâtre laissée par l’eau atteint presque le toit de certaines maisons. Ici, 17 personnes ont péri et, selon le maire Alfred Sebastian, trois habitants se sont donné la mort depuis la catastrophe. « 90 % des 620 maisons de la commune sont inutilisables », constate l’élu. Comme d’autres maires de la région, Alfred Sebastian avait signé une lettre ouverte pour demander un vaste plan d’aide fédéral afin de financer la reconstruction. Mardi 10 août, la chancelière Angela Merkel et les 16 ministres-présidents de région ont de fait débloqué 30 milliards d’euros, destinés à reconstruire les infrastructures détruites ou endommagées, les bâtiments publics, notamment les écoles, sans oublier les maisons de particuliers. Reconstruire ? La perspective semble lointaine désormais. « Qui nous dit que cette crue “millénaire” ne se reproduira pas dans trois ans ? », demande le maire de Dernau. « Bien sûr, il faut changer notre manière de construire, étendre les zones de rétention d’eau, mais même cela ne suffira pas face à de telles crues », croit-il. Pour l’élu, il faut surtout rendre obligatoires les assurances en cas d’intempéries, « car cela va se reproduire ».À Bad-Neuenahr-Ahrweiler, Udo est du même avis. « Si ce n’est pas ici, ce sera ailleurs en Allemagne, en Europe. Il faudrait que le monde entier consomme moins d’électricité, moins de grosses voitures », lance, devant un SUV noir, le propriétaire du dancing « Les trois mousquetaires ». « Moi aussi je devrais changer, reconnaît-il en riant. Mais si les Chinois, Russes et Américains ne font rien, à quoi bon ? » Udo espère des aides au plus vite pour rouvrir son établissement… Mais ce ne sera pas avant deux ans. Dans le meilleur des cas.


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