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le cimetière des « mutilés du cerveau » sort de l’oubli

le cimetière des « mutilés du cerveau » sort de l’oubli

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le cimetière des « mutilés du cerveau » sort de l’oubli

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Chaïm Noudelmann s’était exilé en France pour fuir les pogroms en Russie. Engagé dans l’armée française en 1914, ce brocanteur a été la cible d’une attaque au gaz moutarde à la fin de la guerre. En proie à de crises de paranoïa, il a été interné à l’hôpital Sainte-Anne, à Paris, puis transféré à Cadillac, en Gironde.« Mon grand-père y est mort de faim en 1941, comme 1184 autres patients de l’hôpital pendant la Seconde Guerre mondiale, lors ce qu’on a appelé l’«hécatombe des fous» », raconte François Noudelmann. « Ils étaient victimes de pénuries et du coulage – spoliation de nourriture et de vêtements par des soignants ». → À LIRE. À Maurice Genevoix, la patrie enfin reconnaissanteCet enseignant français travaillant à New York a retrouvé il y a un an seulement la trace de son aïeul « mort seul » : « La famille, un peu honteuse de sa folie, l’avait abandonné, ce qui a nourri sa mauvaise conscience. On savait seulement qu’il était enterré du côté de Langon. » Grâce à l’association des Amis du cimetière des Oubliés, François Noudelmann découvre que son grand-père a été enseveli dans une fosse commune de Cadillac. « Sa disparition était totale. J’étais donc heureux de voir son nom sur le mur parmi ceux des 3 000 civils inhumés ici et qui n’avaient pas ou plus de sépultures. Même si je suis déçu de ne pas le voir parmi ceux des 160 anciens combattants, ce qui aurait été une reconnaissance de son sacrifice. »Environ 4 000 patients enterrésLe mur « sortir de l’oubli » ainsi que les plaques commémoratives d’hommage aux anciens soldats et les panneaux explicatifs, à l’entrée du cimetière, ont été inaugurés le 19 septembre 2020, dans le cadre de la réhabilitation de ce cimetière fondé il y a un siècle. La plupart des 903 tombeaux qui s’y trouvent sont de simples croix en fer dans le sol. Elles rouillaient et pour certaines ne portaient plus de nom. Le site était envahi par la végétation, et régulièrement inondé par la pluie. Bref, ce « cimetière des oubliés », ainsi surnommé car la commune ne l’entretenait plus et voulait en faire un parking, a failli l’être pour de bon. C’est pourtant l’un des rares cimetières d’hôpital psychiatrique accueillant des « mutilés du cerveau », qu’on qualifierait aujourd’hui de victimes de stress post-traumatique, et le seul comportant un carré d’anciens combattants. De 1920 à 1990, environ 4 000 patients de vingt nationalités y ont été inhumés, après avoir été enfermés parfois des vies entières à Cadillac, comme le rappelle le travail d’archiviste de Michel Bénézech.Maison du fossoyeurAvec les Amis du cimetière des Oubliés, ce psychiatre affecté pendant 10 ans à Cadillac a arraché en 2010 l’inscription du site au titre des monuments historiques, puis sa restauration. La région Nouvelle-Aquitaine finance à hauteur de 70 % le budget d’un million d’euros du chantier qui comprend aussi la création d’un espace mémoriel. Dans la maison du fossoyeur seront exposés des objets (lettres et dessins de malades…), projetées des vidéos sur le traitement de la folie. Des biographies des personnes inhumées seront présentées sur des tablettes. Le chantier conduit par le cabinet Architecture Patrimoine, devrait commencer début 2021.Michel Bénézech salue déjà le résultat : « Il y avait un équilibre à trouver. La simplicité, l’émotion et la pauvreté du lieu ont été respectées. Et cela permet de transmettre un témoignage très rare, qui avec rien, un peu de terres et quelques croix, dit beaucoup sur l’histoire de la folie. » Et de Cadillac, qui accueille des malades mentaux depuis 1617.

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