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Le drôle de réveillon des étudiants étrangers
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Prolongement verdoyant du parc Montsouris, jusqu’aux abords du périphérique, la Cité université internationale de Paris. Un campus regroupant 40 pavillons dont l’architecture et les drapeaux nous transportent au-delà de nos frontières. Un havre de tolérance, qui en cette fin décembre n’échappe pas aux tourments de cette sombre année 2020.→ TÉMOIGNAGE. Le confinement mine le moral des étudiants : « Une fois par semaine, je me dis que je vais tout lâcher »Sous un ciel gris, emmitouflé dans une épaisse parka, Amine rejoint à pas lents la Maison de la Tunisie, où il a passé l’essentiel de son temps depuis son arrivée en France, en septembre 2020, pour suivre un master en management de l’innovation. « J’ai pu suivre moins de trois semaines de cours en présentiel. Après, tout s’est fait à distance, en ligne, à l’exception des partiels », retrace le jeune homme.Un cercle social limité aux voisinsAmine fait un rapide calcul, il peut compter sur les doigts de la main les autres membres de sa formation auquel il a pu parler « au moins une fois ». À cause des contraintes sanitaires, lui qui est venu chercher l’ouverture, la rencontre, voit depuis des semaines son cercle social limité pour l’essentiel à d’autres étudiants tunisiens qu’il a pour voisins. Et encore, la direction de sa résidence veille – « à juste titre », estime-t-il – à limiter les rassemblements afin d’éviter la propagation du virus.→ À LIRE. Confinés en France, les étudiants étrangers doublement isolésPendant son réveillon qui n’en sera pas un, Amine gardera un œil sur la télé tunisienne. Surtout, il échangera avec ses proches. « En France, Noël donne l’occasion aux familles de se réunir. En Tunisie, nous ne célébrons pas cette fête. Et c’est le jour de l’an qui revêt un caractère familial. »En cette Saint-Sylvestre, pour la première fois, Amine ne retrouvera pas ses parents, ses oncles et tantes, ses cousins. « J’ai fait le choix de rester à Paris pour ne pas risquer de contaminer mes parents, qui ont passé la soixantaine et sont plus vulnérables que moi », assume-t-il.Même choix pour Ania, jeune Mexicaine, qui célèbrera le nouvel an « très modestement » avec une de ses connaissances. « J’ai peur pour la santé de mes parents, déjà âgés », confie-t-elle. Sans vrai regret, puisque, dans le cadre de son alternance, cette élève d’une école des métiers de la table doit de toute façon passer ses journées dans une pâtisserie franco-japonaise à confectionner de petits gâteaux au thé matcha qui se retrouveront sur les tables de réveillon.Déjà un an et demi sans rentrer en IndePasser les fêtes à la Cité U, plutôt que de rentrer voir sa famille à des milliers de kilomètres ? D’un témoignage à l’autre, les motivations varient, quand bien même les raisons financières entrent toujours en ligne de compte. Pour cette future architecte libanaise venue à la Sorbonne suivre une spécialisation en urbanisme, c’est « la perspective de devoir se soumettre, une fois sur place, à dix jours de quarantaine ». C’est aussi la crise qui n’en finit pas de secouer le pays après l’explosion meurtrière de l’été sur le port de Beyrouth. Sans hésitation, la jeune femme considère « plus déprimant » de rentrer que de passer le nouvel ici, même loin des siens.Le séjour contraint des étudiants étrangers en FrancePour Aditi, ce sont les examens – décalés d’un mois, à début janvier, en raison du confinement – qui empêchent un retour en Inde. L’été dernier, c’était la crainte d’une reprise de l’épidémie et d’une fermeture des frontières… « C’est dur », glisse pudiquement la jeune étudiante en chimie, qui pense devoir patienter jusqu’à l’été 2021 avant de revoir ses proches.Pour ce soir, Aditi prévoit tout juste « quelques jeux et un peu de vin chaud à partager entre voisins ». Rien à voir avec l’ambiance de la cité U l’an dernier. « À la même date, j’étais en train de choisir un rouge à lèvres coordonné avec mes habits, avant une grande fête dans une résidence du campus », se souvient-elle. « Cette année, je ne me suis même pas demandé comment j’allais m’habiller ! », prend-elle conscience.→ EXPLICATION. Réveillon, que risquent les fêtards trop nombreux ?« En Inde, le nouvel an est moins fêté qu’ici. Mais dans ma famille, on profite toujours de cet événement pour faire le point sur l’année écoulée, pour s’interroger collectivement sur ce que l’on peut améliorer dans nos vies », poursuit-elle. Et s’il y a une leçon à tirer de cette année 2020, c’est, plaide-t-elle, qu’il faut « se montrer chaleureux et fraternels envers tous, à tout moment ».Un appel inédit à la générosité publiqueUn vœu auquel la direction de la Cité internationale universitaire de Paris s’emploie d’ores et déjà à donner corps. Constatant pendant le premier confinement que 800 de ses 6 000 étudiants et chercheurs étaient « en précarité, avec des difficultés pour se nourrir », elle a demandé aux Restos du cœur de mettre en place un point de distribution de repas sur le campus. Elle a aussi lancé une campagne d’appel à la générosité publique (www.talentsdedemain.fr) qui prend fin en ce 31 décembre et qui a pour but de créer notamment une antenne médicale et un fond d’urgence. Une première dans l’histoire presque centenaire de la Cité.
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