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le projet de cryptomonnaie a-t-il 30 % de chances de voir le jour ?
Un rapport de Blockdata met en lumière les défis auxquels les projets de stablecoins (monnaies virtuelles « stables ») tels que Libra font face.
Libra, le projet de cryptomonnaie emmené par Facebook, se concrétisera-t-il ?
Blockdata ne tranche pas la question. Mais l’entreprise néerlandaise, à l’origine d’une base de données sur l’écosystème blockchain, fournit des éclairages dans un rapport sur les stablecoins.
Libra est précisément censé fonctionner comme un stablecoin. C’est-à-dire une monnaie adossée à une ou plusieurs autres unités de valeur destinées notamment à garantir sa stabilité.
Le rapport de Blockdata (document PDF, 31 pages) met en lumière les complications qui peuvent se poser pour ce type de projets.
Moins de trois sur dix annoncés sont actuellement opérationnels. En l’occurrence, 66 sur 226 repérés. Plus du double (134) sont en développement. Le reste (26) a fermé.
Les stablecoins aujourd’hui « actifs » sont pour moitié basés sur la blockchain Ethereum – ce qui facilite leur intégration sur les plates-formes d’échange. Suivent, au rang des plates-formes les plus utilisées, BitShares (8 projets) et Stellar (6 projets).
⚡️ 50% of all active stablecoins are developed on the @ethereum network. ⚡️
For more insights into the current state of stablecoins make sure you read the full report.
Full report ?? https://t.co/JIir4WiaWX
Summary ?? https://t.co/boTL7HByGm#bitcoin #ethereum #stabelcoin pic.twitter.com/VyirFVBzgS— BLOCKDATA (@blockdata_tech) July 1, 2019
Ce qui brille n’est pas d’or
Les stablecoins sont pour l’essentiel adossés à :
Blockdata recense 75 projets basés exclusivement sur une ou plusieurs monnaies fiduciaires. Environ la moitié sont actifs (36) ; un seul a fermé.
Le taux de « survie » est nettement moins élevé pour les stablecoins indexés sur des matières premières. Sur 65 listés, 12 sont actifs et 17 en fermé (dont 16 adossés à l’or).
Parmi les 40 projets dépendant de cryptomonnaies, 15 sont actifs et 2 ont fermé. Aucun n’a encore passé le cap du développement parmi les quatre exploitant des algorithmes.
25 projets aujourd’hui « actifs » ont bénéficié d’un financement. Les deux tiers ont recouru au moins en partie au capital-investissement.
Les États veillent
Au-delà des contraintes techniques, les émetteurs de stablecoins font face à une incertitude juridique.
Le cas de BASIS l’illustre. Lancé en août 2017, le projet fonctionnait avec un collatéral géré par une « banque centrale algorithmique ».
En plus des jetons* représentatifs de la monnaie en elle-même circulaient des jetons régulièrement mis aux enchères. Objectif : encourager les échanges en réponses aux fluctuations de la demande.
La SEC (Securities and Exchange Commission, gendarme des marchés financiers aux États-Unis) a estimé que cette dernière catégorie de jetons relevait de titres financiers. Lesquels déstabiliseraient à terme le modèle BASIS, pensé comme un stablecoin indépendant décentralisé.
* En droit français, l’article 85 de la loi Pacte (« croissance et transformation des entreprises ») donne une définition des jetons. Il s’agit de « tout bien incorporel représentant, sous forme numérique, un ou plusieurs droits, pouvant être émis, inscrits, conservés ou transférés au moyen [d’une blockchain] permettant d’identifier […] le propriétaire dudit bien ».
Illustration © Libra.org