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Les camps de Rohingyas détruits par des inondations

Les camps de Rohingyas détruits par des inondations

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Les camps de Rohingyas détruits par des inondations

Le premier jour, l’eau est montée jusqu’aux épaules de sa fille. Autour de 6 heures du matin, Taher (1) se souvient avoir été réveillé par des vagues de boue, ce 27 juillet. Sur les photos transmises, les enfants jouent dans l’eau, au début. Puis l’eau n’est pas redescendue, emportant une grande majorité des abris du camp.Les premiers cas de maladies, des diarrhées surtout, sont vite apparus. « Les pluies ont recommencé plusieurs jours d’affilée, raconte ce réfugié rohingya, il n’y a pas vraiment eu d’endroit sûr à Zero-Point pour s’abriter. Tout le camp a été touché. L’école de ma fille, les toilettes, tout a été emporté. »De mémoire d’homme, la saison de la mousson n’a jamais été aussi dure avec les quelque 5 000 réfugiés de ce camp de Rohingyas, le plus proche de la frontière avec la Birmanie que Taher a fuie, il y a quatre ans, avec sa famille, pour échapper au nettoyage ethnique perpétré par l’armée birmane.À Cox’s Bazar, principal point de fixation des réfugiés au Bangladesh, les inondations ont détruit au moins 6 000 abris, selon les chiffres transmis par une responsable des Nations unies jointe depuis le camp. Quinze réfugiés ont été retrouvés morts. Ce bilan reste provisoire, le risque de nouvelles précipitations et de glissements de terrain étant toujours bien présent.Jusqu’au 1er août, il a plu chaque jour l’équivalent de la moitié des précipitations moyennes enregistrées sur un mois de juillet. Si ces pluies torrentielles ont perdu en vigueur, la mousson doit se prolonger jusqu’à octobre, compliquant la réhabilitation des abris. « Les routes sont bloquées, les infirmeries et les points de distribution sont endommagés », explique cette humanitaire.Près de 21 000 déplacés ont pu trouver un abri grâce au coup de main des réfugiés volontaires ces derniers jours. Mais les besoins sont énormes pour les quelque 800 000 réfugiés comptabilisés par l’ONU de ce côté-ci de la frontière. Certains observateurs parlent d’un million de Rohingyas. En 2021, le plan de réponse conjoint adopté aux Nations unies avait reçu seulement 30 % des 943 millions de dollars américains promis pour gérer la crise humanitaire des Rohingyas, note le Haut-Commissariat des Nations unies dans un rapport.Les autorités bangladaises refusent toute construction en dur dans ces camps surpeuplés : un signal envoyé aux réfugiés, tolérés tant que leur présence ne dure qu’un temps. Les abris de fortune homologués par le Bangladesh, faits de toiles de tente, de bâches et de tiges de bambou, résistent mal aux intempéries annuelles : la mousson, mais aussi les feux des saisons sèches.


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