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Les dragons de Komodo et les requins déclarés espèces menacées
Réunie en congrès à Marseille, l’Union internationale de conservation de la nature a rendu publique une actualisation très attendue de sa célèbre « liste rouge » des espèces menacées. Au total, la dernière édition de ce véritable baromètre du vivant sur notre planète répertorie 138 374 espèces, dont 38 543 sont menacées. Soit près de 30 %.Parmi ces espèces figure le fameux dragon de Komodo, le plus gros lézard au monde (3 mètres de long pour 90 kg), dont quelques milliers vivent sur un groupe d’îles indonésiennes en partie couvertes par un parc national.« La hausse des températures et donc du niveau de la mer devrait réduire leur habitat d’au moins 30 % dans les 45 prochaines années », prévient l’UICN. Les dragons présents dans le parc national sont « bien protégés », ceux vivant à l’extérieur « sont menacés d’une perte importante de leur habitat en raison des activités humaines ».Surpêche pour les requins et les raiesAutres victimes des hommes, les requins et raies (qui font partie de la même famille), dont une réévaluation globale a montré que 37 % des 1 200 espèces étudiées sont désormais en danger, contre 24 % en 2014. Elles font toutes face à la surpêche, un tiers d’entre elles sont également confrontées à la dégradation ou la perte d’habitat et 10 % à des conséquences du changement climatique, selon l’UICN.« La pêche durable fonctionne »A contrario, l’UICN se félicite de voir « quatre espèces de thon pêchées commercialement en voie de récupération grâce à la mise en œuvre de quotas régionaux » élaborés par des organisations spécifiques. Sur les sept espèces les plus pêchées, ces quatre ont ainsi vu leur classement redescendre dans la liste. Le thon rouge de l’Atlantique a même effectué un redressement spectaculaire.« Ces évaluations sont la preuve que les approches de pêche durable fonctionnent, avec des bénéfices énormes à long terme pour l’activité économique et la biodiversité », selon Bruce Collette, président du groupe spécialisé sur les thons de l’UICN.L’organisation a d’ailleurs présenté son nouveau « statut vert des espèces », destiné à mesurer leur régénération et connaître l’impact des programmes de conservation. Il compte pour l’instant 181 espèces évaluées, encore loin de la « liste rouge » à laquelle il sera par la suite intégré.Malgré les succès, cette nouvelle liste « montre que nous sommes tout près d’une sixième extinction de masse, insiste Craig Hilton-Taylor, responsable de son élaboration. Si l’augmentation se poursuit à ce rythme, nous serons bientôt confrontés à une crise majeure. »