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Moscou, fidèle allié de Minsk aux arrière-pensées ambiguës

Moscou, fidèle allié de Minsk aux arrière-pensées ambiguës

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Moscou, fidèle allié de Minsk aux arrière-pensées ambiguës

MoscouDe notre correspondant Avec l’affaire Protassevitch, Moscou replonge dans sa diplomatie en contorsions avec Minsk. Le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, qui s’entretient régulièrement avec Alexandre Loukachenko et devait bientôt le recevoir, ne s’est pas personnellement exprimé. Mais le président biélorusse sait pouvoir compter sur son allié.Disant tout haut ce que beaucoup pensent en Europe, le chef de la diplomatie britannique Dominic Raab a affirmé qu’il est « difficile de croire » que Moscou n’ait pas donné son accord au détournement du vol commercial et à l’arrestation de l’opposant biélorusse à bord. Il n’empêche, le porte-parole du Kremlin a joué la prudence, d’autant que la compagne de l’opposant, ressortissante russe, a aussi été arrêtée à la descente de l’avion. « Il existe certaines règles internationales et les instances aériennes internationales doivent donner une évaluation », a estimé Dmitri Peskov.Une neutralité de façade. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a vite jugé « raisonnable » l’approche de Minsk. Il ne s’exprimait certes pas directement sur le fond de l’affaire, mais sur les intentions déclarées des autorités biélorusses, soucieuses de « garantir une transparence totale », a-t-il assuré, appelant la communauté internationale à « garder son sang-froid ».Sa porte-parole, Maria Zakharova, réputée pour ses piques anti-occidentales, a été plus virulente : « Il est choquant que l’Occident considère que l’incident dans l’espace aérien biélorusse est choquant », a-t-elle ironisé, renvoyant États-Unis et Europe à « leur passé d’enlèvements, d’atterrissages forcés et d’arrestations illégales ». Une tactique de défense habituelle à Moscou : retourner les critiques des Occidentaux contre eux.Paradoxalement, le Kremlin suit avec délectation les nouvelles sanctions contre Minsk. Elle-même visée par des mesures américaines et européennes, la Russie a beau jeu d’expliquer leur inefficacité. Mais ces sanctions affaiblissent un peu plus Alexandre Loukachenko et, du coup, le rapprochent de Vladimir Poutine. Celui-ci, depuis la reconnaissance de la réélection de son allié, en août 2020, ne cesse de souffler le chaud et le froid. Leurs relations personnelles ont toujours été difficiles, entre parties de hockey sur glace et négociations tendues. Ils se sont depuis rencontrés au moins deux fois en tête à tête. Des visites de travail, sans conférence de presse. Donc sans résultats officiels.Lors de son discours à la nation, le mois dernier, le chef du Kremlin a de nouveau mis en scène son ambigu soutien. À plusieurs reprises, il a dénoncé le silence occidental sur une tentative supposée de « coup d’État » à Minsk, où Alexandre Loukachenko aurait déjoué un assassinat. Mais il a fait planer le doute sur sa stratégie. Derrière l’intitulé officiel et vague du menu de leurs entretiens, « le développement futur des relations d’alliance », le président russe est soupçonné de vouloir relancer son vieux projet d’intégration de la Biélorussie dans la Russie : une idée que rejette une majorité de Biélorusses, à laquelle s’est régulièrement opposé Alexandre Loukachenko.Cette défiance de Minsk est d’autant moins comprise à Moscou que la moitié du PIB biélorusse dépend du puissant voisin. Moscou, avec au moins huit prêts octroyés à Minsk depuis 2008, est le principal créancier de la Biélorussie. Autre sujet de tensions : la reprise des exportations de pétrole russe acheté à bas prix puis raffiné en Biélorussie et exporté aux prix du marché. Ces aides entretiennent la survie de la Biélorussie. Et de son président.


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