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Plus que jamais, les associations ont besoin de dons
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C’est la dernière ligne droite. La plus courte, la plus intense. Chaque année, les associations qui collectent des dons savent que « l’essentiel de la générosité des Français se joue en fin d’année car 40 % des dons en moyenne arrivent les trois derniers mois, dont la moitié uniquement en décembre », résume Nolwenn Poupon, responsable des études chez France Générosités. Mais, cette année, quel impact aura eu la période Covid, alors que la crise économique va considérablement augmenter les besoins pendant plusieurs années ?Selon une étude de Recherches et solidarités menée en mai-juin (1) pour le Mouvement associatif, parmi les associations recevant des dons de particuliers, 30 % en avaient reçu moins ; 21 % plus ; 14 % autant ; 6 % ont collecté pour la première fois et 30 % ne disposaient pas encore des bilans nécessaires pour se prononcer. Parmi celles recevant des dons des entreprises, 25 % en ont reçu moins ; 2 % plus ; 10 % autant ; 35 % n’ont pas cette année sollicité leurs donateurs, jugés déjà en difficulté (28 % n’avaient pas encore les éléments pour pouvoir répondre).Les grandes associations, qui ont eu les moyens de communiquer, s’en sont globalement bien sorties. Selon le baromètre France Générosités, qui a sondé 44 associations et fondations, les dons ont augmenté de 22 % au premier semestre 2020 par rapport à la même période de 2019. « On n’a jamais autant collecté sur un premier semestre », commente Nolwenn Poupon. En particulier, les dons ponctuels ont augmenté de 40 %, portés par l’explosion des dons en ligne (+ 230 %). Les dons de moins de 150 € ont augmenté de 30 %.Les choses peuvent varier d’une association à une autre. « Au départ, comme beaucoup, nous avons souffert des problèmes du courrier et de l’arrêt des collectes de rue », détaille Stéphane Daugé, directeur des relations avec les bienfaiteurs à la Fondation Apprentis d’Auteuil. « À la fin du premier confinement, nous avions enregistré une baisse de 8 % de nos dons, partiellement compensée par la hausse des dons en ligne. Fin juin nous avons limité la casse à – 4,8 %. »Aux Restos du cœur, Patrice Blanc, le président, note « une grande fidélité des donateurs » dont beaucoup sont en prélèvement automatique. À la Fondation de France, d’où a été lancé avec l’AP-HP et l’Institut Pasteur le très visible appel à dons « Tous unis contre le virus », entre le 24 mars et le 30 juin, à destination des soignants, des chercheurs et des personnes vulnérables, on se félicite d’un élan de générosité tout à fait exceptionnel. Trente-trois millions d’euros ont été collectés, qui ont permis de financer 740 projets. « Excepté les dons pour Notre- Dame, nous n’avions jamais autant collecté depuis Haïti », observe Frédéric Théret, directeur du développement. « La générosité hors Covid a aussi augmenté de 12 %. »Toutefois, avertit Nolwenn Poupon, « étant donné l’importance de la collecte de fin d’année, il faut que cet élan continue, sinon ça va être catastrophique ». Les besoins vont en effet aller croissant.« Pendant le premier confinement, on a eu une explosion des demandes d’aide alimentaire, de l’ordre de 40 %, et encore aujourd’hui, c’est de l’ordre de 20 à 25 % par rapport à 2019 », précise Jean-Christophe Combe, directeur général de la Croix-Rouge. « En 2021, avec la crise économique, beaucoup de personnes vont perdre leur emploi, poursuit-il. On s’attend à ce que près d’un million de personnes supplémentaires se retrouvent dans la pauvreté et cela de façon durable. »« La pauvreté va aussi augmenter au niveau international. Il y a un risque que certaines causes, comme la solidarité internationale, perdent en visibilité », reprend Frédéric Théret.Facteur aggravant, le deuxième confinement complique de nombreuses collectes. À l’AFM, près de 40 % des recettes du Téléthon, qui a lieu du 4 au 6 décembre, proviennent par exemple des événements populaires organisés dans toute la France. Au Secours populaire, « chaque année, nos bénévoles font des paquets cadeaux dans les centres commerciaux, ajoute Thierry Robert, le directeur général. Les pourboires rapportent près de 3 millions d’euros par an, qu’on n’aura pas cette année si le confinement est maintenu. »Ces difficultés interviennent alors que « tous les modes de financement associatif sont en danger, explique Frédérique Pfrunder, déléguée générale du Mouvement associatif. Les cotisations sont en forte baisse, tout comme les recettes d’activité, et nous avons des craintes sur les subventions. » Les associations sportives et culturelles sont en grande difficulté. Bref, insiste-t-elle, « le monde associatif va avoir besoin du soutien de tous ceux qui pensent que les associations sont importantes ».Si un certain nombre de Français voient leurs revenus menacés par la crise, d’autres ont pu épargner et pourraient être tentés d’ouvrir leur porte-monnaie. Selon un sondage Ipsos pour Apprentis d’Auteuil, 48 % des Français prévoient de donner au second semestre 2020, et du côté des hauts revenus, ils sont 77 % (2).
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