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Quand le déni devient une grâce

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Quand le déni devient une grâce

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Il est une chronique où nous avons évoqué les biais cognitifs, ces filtres que notre cerveau utilise pour son bon fonctionnement. Mais qui, s’ils se rigidifient, risque de réduire notre champ de vision de la réalité. Une autre science peut contribuer à mieux comprendre notre faculté à produire de l’aveuglement, c’est la psychanalyse. En 1924, Freud décrit un mode de défense psychique qui consiste en un refus par une personne de reconnaître la réalité d’une perception traumatisante ; le concept de déni était né. Notre psychisme est étonnant : par le mécanisme du déni, peuvent coexister en nous simultanément la perception de la réalité en même temps qu’une dénégation totale de certains éléments péjoratifs ou insupportables de cette réalité. Le sujet fonctionne alors avec un psychisme scindé en deux : l’un laisse filtrer certaines informations pendant que l’autre les nie. Une partie sait, alors que l’autre refuse de regarder la réalité en face. C’est le déni qui nous fera réagir à l’annonce d’une maladie grave par un « non, ce n’est pas vrai, ils ont dû se tromper », ou qui nous fera dire « mon enfant va bien » alors qu’il est en rupture scolaire. Le déni présente des avantages. Il permet de donner le temps à une personne d’apprivoiser cette réalité douloureuse qui se présente à lui, de s’y faire peu à peu. C’est pourquoi au terme de « mécanisme de défense », je préfère celui de « protection ». Quand la réalité est trop brutale, il est bon parfois de se protéger, de protéger la vie devenue fragile. Nourrir des rêves et des désirs peut nous aider à certains moments à dépasser la réalité trop âpre de ce qui nous arrive. Dans l’environnement monastique, pour décrire cette étape, on parle de « grâce d’aveuglement ». J’aime cette expression, qui exprime qu’un aveuglement temporaire peut aussi être une grâce pour mieux accepter les faits et se préparer à la suite. Avec humour, une moniale me disait que cette expression était aussi utilisée pour qualifier les premiers mois qui suivent les vœux, pendant lesquels on ne se rend pas bien compte de ce qu’il y aura à vivre !Pour sortir du déni, être entouré de personnes manifestant bienveillance, empathie, patience et solidité est indispensable. Mais parfois, cela ne suffit pas. Et quand il se rigidifie et « se chronicise », le déni empêche d’affronter ce qui est là. Parce qu’il sélectionne la seule partie acceptable de la réalité et en exclut le volet pénible, il tronque un pan entier de ce qui est. Et il ne me permet pas alors d’accueillir la réalité dans toutes ses dimensions. Faisant alors passer à côté de ce souffle de Vie qui circule aussi dans le malheur et permet de le traverser. Être au côté d’une personne dans un déni durable est bien rude, chemin d’humilité forcée. Accepter l’impuissance dans laquelle elle nous met, apprendre à ne plus vouloir « lui ouvrir les yeux », rechoisir de ne pas la juger, renoncer à cette tendance de vouloir la faire « avancer », pour parfois seulement veiller à ne pas la laisser s’installer dans l’isolement…

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