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un épidémiologiste de terrain contre le Covid-19

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un épidémiologiste de terrain contre le Covid-19

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L’assemblage de tissus noir et bleu surplombé d’un filet blanc prend la forme d’un tipi une fois suspendu. Le piège est basique mais redoutable pour les mouches tsé-tsé qui s’attaquent aussi bien aux bêtes qu’aux hommes en Afrique.→ EXPLICATION. Covid-19 : les scientifiques en lutte contre la désinformationDans le grand bureau de l’épidémiologiste Renaud Piarroux, le piège, accroché à la bibliothèque, sert de décoration. Avec le tapis ramené de Tunisie, ce sont les seuls objets qui lui appartiennent. Les livres, les fauteuils aux accoudoirs travaillés : tout était déjà là lorsqu’il a pris ses fonctions, au quatrième étage du bâtiment Laveran dans l’immense hôpital de la Pitié-Salpêtrière, dans le sud-est de Paris.Quitter Marseille pour ParisDepuis trois ans, l’homme de 60 ans à la carrure imposante et à la barbe grisonnante est le chef du service de parasitologie-mycologie. « Je ne me projette jamais très loin dans le temps. Il y a cinq ans, si on m’avait dit que je viendrais m’installer à Paris avec Martine, mon épouse, je ne l’aurais pas cru », raconte le professeur. Le couple est marié depuis… « Pfiouuu… 1987. Nous avons trois enfants. » Renaud Piarroux se perd quand il parle de sa femme : « Nous avons toujours fait les choses à deux. »Ce poste était une opportunité et aussi une échappatoire à des relations de travail devenues houleuses avec le professeur Didier Raoult à l’IHU de Marseille. Quitter la ville dans laquelle il a grandi pour venir habiter en haut d’une tour dans le 13e arrondissement de Paris n’a pas été facile. « Il fallait vraiment que j’aie quelque chose d’important à faire pour être là. »→ À LIRE. Covid-19, la réponse de Martin Hirsch à Didier RaoultIl n’avait pas prévu la pandémie de Covid-19. Au tout début de l’année, le nombre de malades se comptait encore sur les doigts d’une main. Mais Renaud Piarroux était inquiet. Il pressentait « un tsunami de cas ». Les seules informations dont il disposait venaient d’Internet. Mais cela ne l’a pas empêché, aidé par l’infectiologue Éric Caumes, d’alerter Martin Hirsch, le directeur des Hôpitaux de Paris.Lutter contre les épidémies et la désinformationMédecin, pédiatre, infectiologue, microbiologiste spécialisé dans les maladies infectieuses, Renaud Piarroux a lutté durant toute sa carrière contre les épidémies et la désinformation qui les accompagne.Homme de terrain, il a enchaîné les missions à l’étranger, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, aux Comores, en Haïti… Il est aujourd’hui mondialement reconnu comme l’un des meilleurs spécialistes des épidémies de choléra. C’est lui qui a réussi à faire reconnaître la responsabilité de casques bleus de l’ONU dans la propagation de l’épidémie de choléra en Haïti (2010-2018).→ À LIRE. En Haïti, la victoire silencieuse contre le choléra« Officiellement, le gouvernement avait fait appel à moi pour organiser la surveillance, mais discrètement, il m’a guidé vers l’origine » : un camp de militaires népalais installé en amont du fleuve Artibonite, le long duquel l’épidémie s’est propagée. « J’ai découvert en Haïti la force du mensonge scientifique », dénonce Renaud Piarroux, tellement choqué qu’il en a tiré un livre (1). « Il consistait à dire que l’épidémie avait été provoquée par le plancton dans le delta du fleuve. »Le choléra éliminé en HaïtiSix ans après le début de l’épidémie, Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU, a finalement présenté ses excuses au peuple haïtien. « Mais ce dont je suis le plus fier, c’est d’avoir proposé un plan qui a permis d’éliminer le choléra en Haïti », affirme le médecin.→ RELIRE. Quand les microbes font l’histoireMartin Hirsch savait-il tout cela quand il a reçu Renaud Piarroux début mars ? « Je ne pense pas », répond-il. Mais son exposé a secoué le directeur de l’AP-HP. « Dans la lutte contre les épidémies, convaincre les autorités est toujours la chose la plus difficile à faire », souligne-t-il.Il a soufflé à Martin Hirsch l’idée de Covisan, le dispositif de brigades mobiles testé en île-de-France pour aller chez les personnes malades du Covid. Il raconte : « Cette idée a été appliquée en Haïti mais elle vient des habitants d’un village aux Comores avec qui j’ai lutté contre une épidémie de choléra en 1998. » Des équipes locales allaient sensibiliser et aider la population.→ EXPLICATION. Covid-19 : des brigades à domicile pour éviter une troisième vague« J’ai appris qu’on ne peut lutter contre une épidémie sans impliquer la population ni tenir compte de son environnement de vie », affirme Renaud Piarroux, qui revient sur la lutte contre le Covid-19 dans un second ouvrage (2). Le dispositif des brigades mobiles va désormais être étendu à l’ensemble du pays, a annoncé le ministre de la santé, Olivier ­Véran. Même en pleine urgence sanitaire, « il faut souvent du temps pour qu’une idée fasse son chemin, même quand elle a fait ses preuves », sourit l’épidémiologiste.—————-Son inspirationAprès la bataille, Victor Hugo« Dans le poème Après la bataille, extrait du recueil La Légende des siècles, Victor Hugo raconte le retour de son père du front. Sur le chemin, celui-ci voit un soldat ennemi, en piteux état : “Râlant, brisé, livide, et mort plus qu’à moitié.” L’Espagnol est assoiffé. Son père s’arrête, mais l’homme crie “Caramba” et lui tire dessus. “Le coup passa si près que le chapeau tomba”, écrit Victor Hugo. Malgré cela, il demande qu’on lui donne quand même à boire.Ce poème est une leçon de vie pour moi. Il me dit qu’il faut savoir se mettre à la place de l’autre, comprendre son point de vue et lui pardonner. J’aspire à acquérir un jour cette sagesse qui fait que l’on se détache des ressentiments pour aider les autres sans arrière-pensée. Je ne peux pas dire que ce soit complètement le cas aujourd’hui, mais j’y travaille ! »

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