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Un été sous surveillance en Charente-Maritime

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Un été sous surveillance en Charente-Maritime

La Rochelle, SablonceauxDe notre envoyée spécialeLe commandant Laurent Mignot jette un coup d’œil inquiet à son smartphone. Comme chaque jour, le pompier consulte le taux d’incidence du Covid dans son département. Et comme chaque jour depuis la mi-juillet, il n’est pas bon. « Aujourd’hui, la Charente-Maritime est à 365 cas par jour pour 100 000 habitants, indique-t-il. C’est plus qu’en mars 2020. » Et bien plus que le taux observé le 19 juillet (145), à l’origine d’un arrêté préfectoral rétablissant le port du masque obligatoire à l’extérieur dans 46 communes du département.Si le commandant Mignot scrute ainsi les chiffres, c’est parce qu’il est l’une des chevilles ouvrières du dépistage en Charente-Maritime. Depuis le mois de mars, il dirige une équipe de médiateurs, des jeunes pompiers volontaires et des infirmiers formés à la réalisation de tests antigéniques. Salles des fêtes, places de marché, centres commerciaux… Le petit groupe sillonne le département armé de ses kits de diagnostic.« En tout, on a testé 11 245 personnes, dont 74 positives », calcule le commandant, qui communique chaque semaine ses statistiques à l’agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine et à la préfecture. Si le nombre de contaminations reste modeste, plus de la moitié des cas ont été détectés ces derniers jours. Une conséquence directe de l’arrivée des touristes, particulièrement nombreux cette année. « Pendant longtemps, on a été l’un des seuls points verts sur la carte, du coup, les vacanciers se sont reportés sur la côte atlantique », observe le commandant Mignot.Résultat, pas un jour ne se passe sans qu’un restaurant ou un bar ne baisse le rideau pour cause de contaminations. « Une bonne trentaine d’établissements ont dû fermer ponctuellement, à La Rochelle, Saintes ou Rochefort », rapporte ainsi Stéphane Villain, vice-président du conseil départemental. « C’est d’autant plus compliqué pour les gérants que les 19-29 ans sont particulièrement touchés, avec un taux d’incidence à 600. Or ce sont eux qui composent la majeure partie des saisonniers, déjà peu nombreux cette année », pointe celui qui est également maire de Châtelaillon-Plage, une station balnéaire prisée du département.Pour autant, pas question de renoncer aux réjouissances de l’été et aux bénéfices qu’elles génèrent. « Le tourisme est la première économie du département », rappelle Stéphane Villain. Avec ses 460 km de côtes et ses célèbres îles – Ré, Oléron… –, le territoire ne manque pas d’attraits. Sans compter ses nombreux festivals, auxquels l’équipe du commandant Mignot consacre désormais la majeure partie de son temps.Ce jour-là, c’est devant l’abbaye de Sablonceaux, à une soixantaine de kilomètres au sud de La Rochelle, que les bénévoles plantent leur tente rouge. Environ 600 personnes sont attendues pour assister à l’un des concerts du festival « Un violon sur la ville ». Chaise pliante dans une main, passe sanitaire dans l’autre, le public, en majorité âgé, se plie au protocole sans faire d’histoire. « Dans l’ensemble, les gens sont plutôt disciplinés et prévoyants, mais ils se perdent un peu dans les consignes, ce qui peut se comprendre », reconnaît le commandant Mignot.Il y a ceux qui ne savaient pas que le passe sanitaire était nécessaire pour assister au concert ; ceux qui n’avaient pas compris qu’il fallait avoir reçu deux doses pour obtenir le document ; ceux encore qui n’avaient pas connaissance du délai nécessaire de sept jours après la deuxième injection. Nathalie, elle, a reçu ses deux doses mais a oublié son passe à la maison. « Et je n’arrive pas à télécharger l’application sur mon téléphone », confie cette Parisienne en vacances.« En plus de rendre service aux gens, ce système évite les contaminations », souligne le commandant Mignot. Si ce soir, tous les tests étaient négatifs, ce n’était pas le cas lors des Francofolies, du 13 au 17 juillet dernier. « Le dernier soir, on a fait plus de 700 tests, dont 11 positifs, rapporte le commandant Mignot. Des jeunes qui s’étaient contaminés en faisant la fête. Imaginez ce que ça aurait donné s’ils étaient rentrés… »Depuis la mise en place du passe sanitaire, les besoins en dépistage ont explosé dans le département. « Des bars, des boîtes de nuit, des campings et même des centres équestres nous sollicitent. Mais la demande est trop importante, on ne peut pas suivre », explique le commandant Mignot. Les laboratoires, eux aussi, sont débordés et manquent de personnel. « Pendant des semaines, on a couru après les gens pour leur proposer des tests. Aujourd’hui, ce sont eux qui nous courent après », s’amuse Steven, jeune pompier volontaire qui a renoncé à ses vacances.Tester, tracer, isoler. Le triptyque reste d’actualité, mais les autorités locales ont surtout la vaccination en ligne de mire. « Tout le monde doit comprendre qu’elle est essentielle et même indispensable », martèle Stéphane Villain. Ainsi, dès la première semaine d’août, une équipe spécifique de volontaires se déploiera sur l’ensemble du département. À proximité des plages et des grands sites touristiques, mais aussi dans les villages éloignés des 17 centres de vaccination implantés sur ce territoire, suivant la consigne gouvernementale d’« aller vers ».Pour l’heure, l’urgence est d’accélérer la vaccination des professionnels concernés par l’obligation vaccinale. À commencer par les pompiers eux-mêmes. Une mission délicate à laquelle l’équipe du commandant s’est attelée plus tôt dans la journée, alors qu’une partie des effectifs du département reste très réticente à cette idée. « On n’est pas contre les vaccins, mais on aurait préféré attendre, pour voir un peu ce que ça donne », résume l’adjudant Guillaume Baumard, de la caserne de Marans. « En tant que pompier, on se doit d’être irréprochable », balaye le commandant Laurent Mignot, pour qui l’enjeu de la vaccination est d’abord « opérationnel », les pompiers non vaccinés risquant la suspension dès le 15 septembre. « Outre le Covid, nous avons besoin de tous nos effectifs pour intervenir sur les feux de forêt, les accidents de la circulation… »En attendant, les autorités ont les yeux rivés sur les chiffres communiqués par les hôpitaux, susceptibles de perturber le fragile équilibre entre impératifs sanitaires et économiques. Le 26 juillet, 41 personnes étaient hospitalisées en raison du Covid dans les hôpitaux du département, dont cinq en réanimation. « Pour le moment, il n’y a pas de hausse », se rassure Stéphane Villain. Mais la situation pourrait changer d’un jour à l’autre, et de nouvelles mesures être imposées aux vacanciers. Un couvre-feu ? « C’est possible, avance le commandant Mignot. L’important, c’est la sécurité des citoyens, le préfet ne plaisante pas avec ça. Chez nous, la crise, c’est maintenant. »


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