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Un Noël si particulier pour les Italiens
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Un Noël sous couvre-feu. Cette période de fêtes, auxquelles les familles italiennes sont viscéralement attachées, est assombrie par le nouveau confinement que le gouvernement a imposé, depuis le lundi 21 décembre et jusqu’au 6 janvier, pour conjurer une troisième vague épidémique. Un confinement plus strict notamment du 24 au 27 décembre.→ À LIRE. Covid-19 : les Italiens remis sous cloche pour Noël et le Nouvel AnMais, pour les célébrations de la nuit de Noël, les églises seront bel et bien ouvertes jusqu’à 22 heures. Compte tenu de la capacité d’accueil réduite, les prêtres sont autorisés à célébrer jusqu’à quatre messes de Noël le 25 décembre. En outre, dans les régions du Nord-est, dont celle de Venise, particulièrement meurtries par le virus, les évêques ont décidé d’accorder l’absolution communautaire et générale aux fidèles, jusqu’au 6 janvier, afin d’éviter les risques de contagion.La prudence des catholiquesDe fait, les catholiques pratiquants sont prudents. Selon un récent sondage (1), 64 % renonceront à assister à la messe de Noël. Parmi eux, Massimo et Livia, un couple de sexagénaires. « C’est un choix douloureux que nous assumons », explique Massimo. Co- fondateur d’une association romaine qui encourage le respect de l’autre, il estime que ces limitations appellent à renforcer la spiritualité. « Nous avons découvert de nouveaux gestes d’amour, sans contact physique, notamment envers les plus âgés qui incarnent notre patrimoine humain. En cette époque particulière, chacun devrait donner ce qu’il peut et s’en réjouir. »→ À LIRE. Notre dossier sur Noël 2020Chez eux, Noël se célébrera dans la sobriété cette année : « Nous serons, autour du sapin et de la crèche, avec nos deux filles mais sans leurs conjoints car seuls deux adultes qui vivent en dehors du foyer peuvent être conviés. L’an dernier nous étions quinze à table ! Nos cadeaux seront des échanges de phrases ou de poèmes qui nous ont le plus touchés. J’ai choisi une citation de Gandhi : “Perdre patience, c’est perdre la bataille”. »Pour sa part, Clara, une grand-mère de 56 ans qui vit à Cinecittà, dans la banlieue romaine, avec sa fille, son gendre et leur petit Angelo, âgé de 7 ans, se rendra à la paroisse Don Bosco pour la messe du 24 décembre, à 20 heures : « Jamais je n’ai manqué les célébrations liturgiques de Noël. J’ai eu le Covid et je prierai pour ceux qui n’en sont pas sortis. Pendant ce temps, ma fille Lucia, qui s’est éloignée de la religion, cuisinera une anguille grillée avec des feuilles de laurier. C’est un plat de Noël ancestral ! »Attention aux plus fragilesEn outre, cette période éprouvante ne décourage pas les élans solidaires. « Je sens chez nos jeunes une soif de foi, d’action et d’espérance, assure Mario, bénévole pour l’Unitalsi, l’association italienne de transport de malades dans les sanctuaires internationaux. Ceux qui sont engagés sur le terrain se désolent de devoir réduire leurs activités en raison de la crise sanitaire ». Pour 2021, le grand souhait de Mario est avant tout de pouvoir à nouveau accompagner des malades à Lourdes.Les anciens, les malades mais aussi les migrants et tant d’Italiens qui ont perdu leur travail, ne sont pas oubliés. Dans un message de Noël, les évêques italiens exhortent d’ailleurs à soutenir et accompagner tous ceux qui ont besoin d’aide matérielle et spirituelle ou souffrent de solitude. « Un Noël moins pétillant n’en est pas moins authentique », soulignent-ils.SolidaritéUn message que le père Pietro Sigurani, 84 ans, recteur de la basilique Saint-Eustache, située au cœur de Rome, traduit concrètement dans sa paroisse. Il estime que, durant ces mois difficiles, les églises se sont un peu trop vidées. « Certains fidèles se sont endormis, ils se sont limités à une dévotion à domicile qui ne peut remplacer la fréquentation des paroisses. D’autant que toutes ne pas équipées sur le plan technologique pour la liturgie à distance. »Le 24 décembre, le prêtre indique qu’il célébrera une messe à 18 heures et « une équipe de bénévoles préparera un repas de Noël, à emporter, pour une centaine de personnes avec, bien sûr, le traditionnel panettone. » Mais le père Pietro Sigurani réserve surtout une surprise pour les plus pauvres fin janvier. « J’ai un accord avec des boutiques du quartier. J’accompagnerai, un à un, mes amis, pour qu’ils choisissent leur cadeau. Une paire de chaussures, un manteau, un pull, une robe, un sac… Même avec une ristourne de 60 % cela représente un gros budget. Mais grâce à la Providence et aux dons privés, tout ira bien ! » Et l’esprit de Noël se poursuivra au-delà de la Nativité.——-Le Noël du pape François en temps de coronavirusLe 24 au soir, le pape François célébrera la messe de la nuit de Noël, exceptionnellement avancée à 19 h 30, pour tenir compte des règles sanitaires imposées par le gouvernement italien.Le lendemain, si le pape donnera bien, à midi, sa traditionnelle bénédiction Urbi et Orbi du jour de Noël, il ne le fera pas depuis la loggia de la basilique Saint-Pierre, mais devant les caméras, à l’intérieur de la Salle des bénédictions.Les angélus des 26 et 27 décembre, ainsi que ceux du 1er, 3 et 6 janvier (Épiphanie) seront prononcés depuis la Bibliothèque du Palais apostolique.Toutes ces célébrations pourront être suivies sur le site du Vatican ou sur la chaîne KTO. France 2 diffusera également la messe de la nuit de Noël en différé, à minuit.
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