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Un rêve d’Indochine dans le regard de Flore

Un rêve d’Indochine dans le regard de Flore

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Un rêve d’Indochine dans le regard de Flore

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Plongez dans la délicatesse et la poésie mélancolique des dernières œuvres de l’artiste franco-espagnole Flore, qui après Lointains souvenirs (2016), sa première série autour de l’adolescence de Marguerite Duras poursuit sa quête indochinoise où mémoire familiale et littérature s’entremêlent. La photographe a puisé dans ses souvenirs d’enfance baignés par les récits de grands-parents ayant vécu à la même époque et sur les mêmes lieux pour les faire entrer en résonance visuelle avec ceux de l’écrivaine.→ RELIRE. Lumière sur les femmes photographes du monde Flore n’a pas souhaité « aller au Vietnam, mais retourner en Indochine, une Indochine nécessairement mythifiée, à inventer photographiquement », le thème de l’exil est le fil conducteur de ce voyage, comment évoquer le déracinement et l’enfance enfuie : c’est à la recherche d’un temps perdu et recrée que son travail nous convie. Entre songe et souvenirEn préambule, un portrait double de Marguerite Duras adolescente, accueille le visiteur auquel fait écho une photo de deux jeunes filles de dos contemplant les eaux du fleuve reprise dans un cadrage serré où elles se prennent par la main, image métaphorique de la rencontre entre Marguerite et Flore à travers l’espace et le temps ?  » Qui dira l’odeur de la terre chaude qui fumait après la pluie. Celle de certaines fleurs. Celle d’un jasmin dans un jardin « . Les mots de Marguerite Duras résonnent dans l’écrin bleu nuit de l’Académie des beaux-arts tandis que les parfums enivrants de la végétation luxuriante et la moiteur des eaux du Mékong semblent sourdre des précieux tirages de Flore.→ À LIRE. Immersion photo dans les classes moyennes du sud-est asiatiqueL’artiste a réalisé un somptueux travail d’alchimiste dans la chambre noire d’où sont sortis une cinquantaine de tirages argentiques sur des papiers teintés au thé au beau rendu ivoiré, des noirs charbonneux et sensuels contrastent avec des blancs nacrés, des pièces marouflées sur feuille d’or, des héliogravures et des tirages pigmentaires aux couleurs douces et au grain sensuel nous rappellent les autochromes du siècle dernier. Dans la matière même de ses images est inscrit tout un registre de sensations que l’on se réjouit de pouvoir éprouver de visu.

Jusqu’au 31 janvier 2021. Entrée libre du mardi au dimanche, de 11 heures à 18 heures.Catalogue, Revue des Deux Mondes, 9 €.Beau livre L’Odeur de la nuit était celle du jasmin, prix Nadar Gens d’Images 2020, édité par la Maison CF, 146 pages, 45 €. 

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