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Une demande de « pardon » et 25 ans de prison
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Aucune réaction. Ni sur le visage de l’accusé, ni dans la salle de la cour d’assises. La peine de 25 ans de prison vient d’être annoncée par le président et Jonathann Daval ne montre aucune émotion particulière. Il remet son masque, échange juste quelques mots avec ses avocats. Trois heures plus tôt, juste avant que la cour et les jurés ne partent délibérer il a prononcé deux fois le même mot, « pardon, pardon », en regardant en direction de la famille d’Alexia, son épouse qu’il a tuée en 2017.→ L’ACTU Procès Daval : 25 ans de réclusion criminelle pour le meurtrier d’AlexiaVoilà, le procès Daval est terminé. À l’issue d’une journée où chaque camp a jeté ses dernières forces dans la bataille. Il est 9 h 30 ce samedi 21 novembre quand l’avocat général se lève. Et dès les premiers mots d’Emmanuel Dupic, on sait quel sera l’angle d’attaque de l’accusation. « Au nom du peuple français, et pas au nom de l’opinion publique, vous allez juger un crime particulièrement épouvantable (…) Une affaire de crime conjugal devenu emblématique compte tenu de toute cette médiatisation », lance le magistrat, en évoquant le « calvaire d’une femme mariée ».Un homme dans la « toute puissance »L’avocat général poursuit en rappelant qu’une femme « décède tous les 2,5 jours en moyenne en France aujourd’hui » dans le cadre d’un meurtre conjugal. Et bien que cela n’ait pas été véritablement démontré par les cinq jours d’audience, Emmanuel Dupic en est persuadé : si Jonathann Daval a tué son épouse, c’est « parce qu’elle voulait le quitter, tout simplement ». Le crime d’un « homme, dans la maîtrise, le contrôle. Et dans la toute-puissance face à sa compagne qui veut le quitter mais qui ne le quittera pas. »→RÉCIT « En tant que juges, vous prendrez garde à préserver la mémoire » d’AlexiaPuis, Emmanuel Dupic commence à gravir le chemin qui va le conduire à la peine que, dans quelques minutes, il va réclamer. « En France, ce sont nos représentants, au Parlement, qui décident des peines que les juges peuvent prononcer », explique-t-il en précisant que, depuis une loi de 1992, un meurtre conjugal est passible de la réclusion criminelle à perpétuité. « Quand cela ne va plus dans un couple, on divorce, on se sépare. Mais on ne tue pas. C’est pour rappeler cette évidence et protéger les femmes qu’on a prévu cette peine », estime Emmanuel Dupic.Selon le Parquet, il y a eu trois morts dans ce dossier. La première, selon l’avocat général, c’est celle donnée par les coups et la strangulation. La deuxième, c’est celle de la crémation du corps d’Alexia Daval. Et la « troisième mort » est celle de la famille de la jeune femme qui, six mois durant, fut accusée par Jonathann Daval de l’avoir tuée avant d’organiser la disparition, du corps. Et c’est au nom de ces « trois morts » que la perpétuité est réclamée par Emmanuel Dupic.La riposte de la défensePerpétuité ? Me Randall Schwerdorffer riposte dès que la parole lui est donnée. Et. il cogne fort. « Perpétuité, c’est une peine qu’on réclame contre les criminels les plus dangereux de la société, celle qui a été prononcée pour des personnes qui ont fait le pire, Francis Heaulme, Fourniret, Marc Dutroux, Guy Georges », affirme l’avocat de Jonathann Daval. Et très vite, on sent que cet avocat, grand, massif, à la voix qui porte, ne veut pas tomber dans ce qu’il lui a valu tant de critiques après les aveux de son client en janvier 2018 : évoquer la personnalité « autoritaire » et « dominatrice » d’Alexia Daval pour expliquer le passage à l’acte d’un mari humilié et rabaissé. « Dire cela, c’est salir les victimes de violences conjugales et les rendre responsables ce qui leur arrive », avaient alors réagi de nombreuses féministes, tout comme cette semaine, à la barre, Isabelle Fouillot, la mère d’Alexia.« Il n’est pas celui qui rentre chez lui et bat sa femme »Alors, Me Schwerdorffer se garde de toute attaque trop frontale. Il évoque une Alexia Daval malheureuse face à ses problèmes de couple et au comportement fuyant de son mari. En s’appuyant sur le dossier, l’avocat constate quand même que, dans les derniers mois, la jeune femme se montrait agressive verbalement.→RÉCIT Jonathann Daval, un « caméléon » devant les assises« Mais dans notre société liberticide et moraliste, oser simplement dire qu’Alexia insultait Jonathann, c’est lui faire outrage », observe l’avocat en invitant chacun à regarder les faits. « Ce n’est pas salir l’image d’Alexia de dire que c’était une femme comme vous et moi avec ses qualités et ses défauts », enchaîne Me Schwerdorffer. Les faits encore pour dire que tous les témoins ont assuré que Jonathann Daval n’était pas un homme violent. « Il n’est pas celui qui rentre chez lui et bat sa femme car il pense qu’elle lui appartient. Il n’est pas comme ça », martèle l’avocat en réfutant l’idée d’un « crime de possession ». Tout comme la thèse d’une séparation, à l’origine d’un passage à l’acte.Pour Me Schwerdorffer, il s’est « juste passé quelque chose ce soir-là » qui a poussé Jonathann Daval à être « violent une fois dans sa vie ». Des insultes, une remarque blessante ? « On est tous d’accord pour dire qu’on ne tue pas une femme pour une remarque, ni un homme d’ailleurs. Mais ça arrive et, sans excuser, on essaie de comprendre. Car juger c’est comprendre », lance l’avocat en plaidant le « coup de sang » d’un « homme ordinaire ». Au final condamné à 25 ans de réclusion et qui a décidé de ne pas faire appel de cette décision.
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