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À Montpellier, la doyenne des universités de médecine a 800 ans
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Pas d’amphis bondés, d’ordinateurs portables déployés et de cours magistraux. À l’époque, en 1220, l’élève choisissait le maître et se rendait chez lui pour étudier. « Les maîtres particuliers recevaient dans leur maison en ville, raconte le professeur au CHU de Montpellier, Gérald Chanques. Les élèves lisaient les ouvrages, très rares à l’époque. L’après-midi, ils suivaient les médecins qui allaient voir les malades en ville. » Et s’essayaient parfois à la « dispute », moment de lecture critique des textes.
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Cette mémoire sera ravivée lundi 17 août à l’occasion de la célébration des 800 ans de la faculté de médecine de Montpellier. « Huit cents ans de construction philosophique et humaniste dans une ville carrefour », résume Gérald Chanques, qui est également porte-parole du comité d’organisation de l’anniversaire de l’université, qui accueille aujourd’hui plus de 4 000 étudiants.
Un cadre juridique
Dans la ville du royaume d’Aragon se mélangeaient alors les influences et expertises des chrétiens, des « Juifs de Montpellier, des Arabes d’Espagne, et des Italiens », relate de son côté l’historien de l’éducation Claude Lelièvre.
L’enseignement médical n’était pas nouveau, il se faisait déjà en petits comités, créés de façon informelle par des marchands qui avaient acquis des connaissances durant leurs voyages en Orient. Mais, sous l’impulsion de l’Église, est née l’université de médecine. En 1220, le cardinal Conrad d’Urach, légat apostolique du Pape Honorius III, lui a octroyé des statuts universitaires, régulant ainsi juridiquement la formation. « L’université acquiert alors un monopole de l’enseignement dans ces disciplines. Autrement dit, on ne peut plus devenir médecin sans passer un examen dans cette école », décrypte Claude Lelièvre.
Le fondement d’une communauté
Si rien ne change sur le fond (absence de locaux, formation identique), un cadre institutionnel est désormais donné. L’enseignement se dote d’une « structure de coordination », sous l’autorité de l’évêque, poursuit l’historien. Il attire des élèves de toute l’Europe. « Ils avaient entre 15 et 20 ans, étaient issus de bonnes familles et avaient déjà un diplôme dans les arts libéraux », d’après Gérald Chanques.
« L’universitas, c’est la communauté. Au départ, cela ne se définissait pas du tout par le bâtiment, contrairement à aujourd’hui », ajoute celui qui a lui-même été étudiant à l’université de Montpellier. Des locaux, la faculté en a acquis à la toute fin du XVe siècle, avant d’en changer après la Révolution pour s’installer juste à côté de l’actuelle cathédrale Saint-Pierre. Les étudiants, notamment ceux de deuxième année, en foulent toujours le sol. L’université s’est agrandie en 2017 avec un nouveau campus.
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À Montpellier, la modernité ne chasse pas l’héritage. C’est ce que mettront en avant les participants à la cérémonie de lundi à laquelle Emmanuel Macron et plusieurs ministres ont été conviés, sans avoir donné de réponse pour le moment. Le pape François a lui aussi été invité. Il devrait être représenté par l’archevêque de Montpellier et le vicaire général.
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