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Le père Antoine Chatelard, une vie sur les pas de Charles de Foucauld

Le père Antoine Chatelard, une vie sur les pas de Charles de Foucauld

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Le père Antoine Chatelard, une vie sur les pas de Charles de Foucauld

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Quelle trace laisse le père Antoine Chatelard ? Le père Bertrand Gournay, prêtre du diocèse de Gap, se souvient d’abord de deux yeux bleus, qui vous fixaient longtemps avant de donner une réponse à la question posée. Leur rencontre remonte à 2014 lorsque le prêtre gapençais a été envoyé comme Fidei Donum à Tamanrasset, dans le Sahara algérien, où réside encore le religieux de la congrégation des Petits Frère de Jésus. Après plus de 60 ans, il continue à enquêter sur la figure spirituelle de sa congrégation, Charles de Foucauld, qui a vécu sur ces terres durant les deux premières décennies du XXe siècle, au milieu des peuples touaregs.De 1954 à 2016, Antoine Chatelard a tenté de mettre en pratique « l’idéal de Nazareth », c’est-à-dire la vie travailleuse, au milieu des foules, propre aux Petits Frères de Jésus. Boulanger, puis employé à effectuer le relevé des précipitations dans la région, il se consacre également à l’accueil des personnes de passage, mais surtout à la compréhension de la personnalité de Charles de Foucauld, jusqu’à s’en inspirer dans sa vie personnelle.L’enracinement par le travailEn 1954, peu après son arrivée dans la région, Antoine Chatelard décide avec Jean-Marie Cortade, un religieux de sa communauté, de quitter la petite ville de Tamanrasset pour le plateau de l’Assekrem, où se trouve l’ermitage en pierres sèches de Charles de Foucauld, abandonné depuis sa mort en 1916. Les deux religieux vont s’atteler à le restaurer, puis y vivront quelque temps. Une expérience à l’origine de la passion d’Antoine Chatelard pour la vie et l’œuvre du mystique, qui ne le quittera plus. À son exemple, il apprend la langue des peuples touaregs au contact des habitants. Il rencontre des témoins de première ou de seconde main, puis, après son retour à Tamanrasset, s’attelle à l’écriture d’un premier livre, sur les circonstances de la mort de Charles de Foucauld (1). Un autre suivra, « Le chemin vers Tamanrasset » (2).« Antoine était un homme simple et affable, un bourreau de travail, mais dans un genre calme et minutieux », raconte Mgr Claude Rault, évêque émérite de Laghouat, dans le Sahara algérien. « Avec le temps, il a développé un enracinement exceptionnel dans la région ». Travaillant parmi les populations locales, comme le veut la règle des Petits Frères de Jésus, sans cesse au contact des sociétés touaregs dans le cadre de ses recherches, Antoine Chatelard s’impose rapidement, grâce à sa mémoire prodigieuse, comme une référence locale. « Il était devenu une source d’histoire des lieux et des familles pour les habitants de Tamanrasset », se souvient le père Bertrand Gournay.Quitter l’Algérie sans cesser d’écrireEn 2016, c’est un déchirement. Notamment en raison de problèmes de santé, le religieux quitte Tamanrasset pour Marseille, où il rejoint une communauté pratiquant également « l’idéal de Nazareth ». Claude Rault, qui a également vécu le retour en France, imagine aisément ce qu’il a ressenti. « C’est toujours un arrachement de quitter une région où on a vécu si longtemps. Mais je pense que son travail littéraire l’a aidé dans ce changement ».Car même à Marseille, Antoine Chatelard continue à travailler sur la vie de Charles de Foucauld. À la clé, un troisième ouvrage, qui devrait être prochainement publié chez Salvator. La dernière enquête de ce passionné du détail qui cherchait, loin de toute idéalisation, à percer le mystère d’une vie passée à la découverte et au service des autres.Les obsèques d’Antoine Chatelard seront présidées par Mgr Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, en l’église Sainte-Marthe de Marseille, mercredi 6 janvier à 15 heures.

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