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Les résidents des Ehpad vaccinés en premier

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Les résidents des Ehpad vaccinés en premier

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Protéger d’abord les plus vulnérables et ceux qui s’en occupent : c’est le fil rouge de la stratégie vaccinale en cinq phases (lire les repères), présentée lundi 30 novembre par la Haute Autorité de santé (HAS). Cette dernière préconise ainsi de vacciner en premier, avec « le nombre limité de doses disponibles au démarrage de la campagne », les personnes âgées, résidant en Ehpad ou dans des unités de soins de longue durée, et les soignants les plus âgés, souffrant de comorbidité. Une première phase qui devrait concerner « un million de personnes » environ et commencer début janvier.Pour faire son choix, la HAS s’est appuyée sur deux critères : l’âge et l’exposition au virus. « Un tiers des décès rapportés en France sont survenus dans des Ehpad », déplore la professeure Élisabeth Bouvet, infectiologue et membre de la commission technique des vaccinations de la HAS. « Les résidents sont plus vulnérables au Covid-19 du fait de leur âge, de leurs différentes pathologies et de leur regroupement dans des endroits où le virus peut circuler. »La vie en collectivité justifie ainsi selon la HAS la priorité donnée aux Ehpad, même si certains soulignent que le nombre de décès du Covid chez les personnes âgées à domicile est aussi élevé. C’est notamment l’avis de Pascal Champ­vert, le président de l’Association des directeurs au service des personnes âgées, qui plaide pour que ces dernières puissent aller se faire vacciner dans les Ehpad.Il serait en effet « déraisonnable de déplacer la totalité des résidents des Ehpad, il faut que la vaccination ait lieu sur place » pour Jacques Battistoni, le président du Syndicat des médecins généralistes. Pascal Champvert exhorte ainsi le gouvernement à faire appel à des professionnels de la logistique, comme l’armée « capable d’acheminer les doses depuis le tarmac de l’aéroport jusqu’aux 11 000 établissements qui accueillent des personnes âgées ».Outre le transport se posera aussi la question de l’équipement des Ehpad. Impossible de dire avec certitude quel vaccin sera disponible en premier en France. Mais celui de Pfizer et de BiONtech semble faire la course en tête, ce qui supposerait que le vaccin soit conservé à – 80 degrés. Enfin, qui vaccinera ? « La plupart des personnes âgées en Ehpad ont un médecin traitant, c’est à lui de venir à leur rencontre et de leur expliquer quels sont les avantages et les inconvénients de la vaccination », insiste Jacques Battistoni.Cette « transparence » sera essentielle pour obtenir l’adhésion des personnes, estime la HAS qui reconnaît qu’il y a encore des incertitudes sur l’effet de ces vaccins. « Nous savons que ces vaccins empêchent les formes graves de la maladie, et donc de mourir du Covid-19 », détaille le professeur ­Daniel Floret, vice-président de la commission technique des vaccinations de la HAS. « Mais nous ne savons pas s’il empêche la transmission de la maladie. »La HAS, qui a prévenu que son avis serait évolutif, explique en outre que la question des bienfaits de la vaccination pour les personnes âgées qui ont déjà eu le Covid n’est pas encore tranchée. « Si on veut obtenir l’adhésion de la population, il faut être honnête jusqu’au bout et dire que des personnes vont potentiellement avoir des effets secondaires graves, pointe Pascal Champvert. Il faut le dire et il faut que le gouvernement prévoie dès maintenant un fonds d’indemnisation. »Une fois ces informations délivrées, le consentement des personnes âgées sera indispensable. « Il sera demandé aux personnes ayant toute leur faculté cognitive – ou une altération très minime –, c’est la loi », explique Odile ­Reynaud-Lévy, vice-présidente des médecins coordonnateurs d’Ehpad. « Les Ehpad ne sont pas des lieux de non-droit. » Pour les résidents souffrant de troubles cognitifs, qui n’auraient pas écrit de directives anticipées, « l’aidant principal et la personne de confiance seront sollicités », assure la gériatre.« Mais il est parfois difficile de décider à la place de quelqu’un », pointe Claudette Brialix, présidente de la Fédération nationale des associations et amis de personnes âgées et de leurs familles. « Il faudra donc bien expliquer aux familles aussi la balance bénéfices-risques. » Surtout, elle s’inquiète d’une possible vaccination à la chaîne. « Il peut y avoir la tentation de vouloir aller vite pour vacciner tout le monde sans s’encombrer de discussions. »

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