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Lors de la canicule, attention à la surhydratation
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C’est le mantra des autorités sanitaires lors des périodes de grandes chaleurs estivales : il faut boire régulièrement, même sans sensation de soif. Les personnes âgées, plus sensibles à la chaleur, sont particulièrement visées par les messages de prévention lors des périodes de canicule. En 2019, sur 1 462 décès liés aux deux vagues de canicule estivales, 1 002 concernaient les plus de 75 ans.
→ REPORTAGE. En Ehpad, « on est toujours sous tension, la vigilance est permanente »
Mais si l’hydratation est importante, attention au risque souvent occulté de surhydratation qui diminue la concentration en sel dans le corps. Ce phénomène appelé « l’hyponatrémie », concerne particulièrement les personnes âgées car elles suent moins par rapport aux enfants et aux adultes. Cette incapacité à rejeter l’eau engendre des somnolences, des instants de confusions. Pire, elle peut résulter en la formation d’œdèmes, parfois même entraîner mort.
Une récente prise de conscience
Lors d’un point sanitaire le 5 août 2018, Agnès Buzyn, ex-ministre de la santé, avait dévoilé que parmi les personnes admises aux urgences, un quart souffrait de ce trouble. Elle rappelait alors qu’il fallait non seulement boire beaucoup, mais « manger aussi, et prendre du sel en même temps » afin d’équilibrer les apports. « Nous adapterons peut-être les messages dans les années qui viennent. C’est quelque chose qu’on ne voyait pas jusqu’à présent », ajoutait-elle.
→ RELIRE. Face à la canicule, la délicate hydratation des personnes âgées
Ce travail de prévention, le docteur Gaël Durel, président de Mcoor (médecins coordinateurs en Ehpad), y travaille depuis une dizaine d’années. « J’ai été alerté par les coureurs de marathon dont certains souffrent d’hyperhydratation. Depuis quatre ou cinq ans, la problématique est intégrée dans les maisons de retraite », notamment dans la formation des personnels intérimaires qui viennent en aide aux infirmiers en maison de retraite pendant l’été.
Une méthode simple pour détecter le niveau d’hydratation
Les familles en revanche ont plus de mal à intégrer le message, regrette-t-il. « Je vois parfois des familles remplir trois ou quatre carafes d’eau à la fontaine, je leur dis de faire attention. Le message a dû mal à passer. » Il temporise néanmoins : « Le risque de sous-hydratation demeure supérieur à celui de l’hyperhydratation. »
Jean-Louis San Marco, ancien professeur de santé publique à Marseille, déplore aussi cette faible prise de conscience. « Je me bats depuis des années pour faire comprendre qu’on peut sauver des vies par des gestes simples. » Selon lui, « il suffit de mettre le doigt dans la bouche de la personne et toucher l’intérieur de la joue. Si elle est sèche, il faut donner de l’eau. Si elle est humide, la personne est bien hydratée mais elle a chaud, il faut donc la refroidir. » Pour cela, le médecin retraité préconise d’utiliser un brumisateur sur les faces antérieures et postérieures des mains et des avant-bras, pour former une légère pellicule sur la peau, suffisante pour se rafraîchir.
Pas plus d’un litre et demi d’eau par jour
À l’inverse, « Il ne faut pas croire qu’arrêter de boire pour éviter de tomber malade est la solution », met en garde le docteur Stéphan Meyer, vice-président de Mcoor. Tout réside dans l’équilibre. « Il ne faut pas se gaver d’eau et rester raisonnable. Mais si les patients sont suivis régulièrement, comme c’est conseillé à partir de 60 ans, le risque d’hyponatrémie reste faible. »
Pour éviter tout drame, Santé publique France recommande de boire au maximum 1,5 litre d’eau au maximum par jour avec les aliments déjà riches en eau. Et ne pas oublier de s’alimenter, même si la chaleur tend parfois à couper les appétits.
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