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Mgr Henri Teissier, une vie au service de l’Algérie et son Eglise

Mgr Henri Teissier, une vie au service de l’Algérie et son Eglise

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Mgr Henri Teissier, une vie au service de l’Algérie et son Eglise

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La veille, un AVC l’avait surpris dans le petit appartement qu’il occupait à Lyon depuis deux ans. Et c’est au petit matin du mardi 1er décembre, en la fête du bienheureux Charles de Foucauld qu’il aimait tant, que Mgr Henri Teissier s’est éteint à 91 ans à l’hôpital, veillé par ses proches.Pilier de l’histoire de l’Algérie et de son Église, ce pasteur chaleureux avait dû se résoudre, à l’automne 2018, à quitter Alger, cette ville où il passa l’essentiel de sa vie depuis cet été 1951 où il effectua un stage d’un an dans une usine de planchers préfabriqués et dans la paroisse de Hussein Dey. L’objectif est alors de vérifier la solidité de sa vocation. L’expérience d’une « Église d’ouverture » est décisive : le curé est le père Jean Scotto, pied-noir et engagé aux côtés des Algériens.Lors de son ordination en 1955, le jeune prêtre n’a qu’un souhait : retourner en Algérie. Il a commencé à apprendre l’arabe à l’Inalco en plus de ses études au séminaire, et part se perfectionner deux ans au Caire. En 1958, il arrive comme prêtre à Alger. Il est nommé à Belcourt où vivent environ 20 000 chrétiens. « Patronage, chorale, ACO, ACI, scouts, catéchisme… », il a jusqu’à 40 groupes à suivre. C’est la grande époque des petits frères et petites sœurs de Jésus, qui choisissent une vie pauvre, au milieu des Algériens. Un modèle de vie évangélique à ses yeux.Jamais il ne comprendra les critiques venues de l’autre côté de la Méditerranée de ceux qui le jugeaient « trop mou ». « J’ai accompagné des catéchumènes vers le baptême et avec une grande joie. Mais n’avons-nous rien à faire avec les 99 % musulmans qui le resteront ? Le Royaume ne se construit pas seulement là où l’on “fait des baptisés” mais là où l’on travaille pour l’humanité », affirmait celui qui obtiendra la nationalité algérienne en 1965 en même temps que le cardinal Léon-Étienne Duval.Après l’indépendance et le départ de la quasi-totalité de ses fidèles, Henri Teissier fait le choix de rester, non sans hésitation. Tout est à repenser et à reconstruire, avec les coopérants étrangers. C’est à cette période que naîtra, grâce à un manuscrit retrouvé chez un ami, l’une des grandes passions de sa vie : l’émir Abdelkader, à qui il a brièvement rêvé de consacrer une thèse en histoire (1). « L’Émir était concerné par la recherche d’un dialogue islamo-chrétien, et cela avait été écrit en 1849, c’est-à-dire un siècle avant que ce dialogue devienne un sujet général », expliquait-il.De fait, Henri Teissier est à la fois un Algérien aux innombrables amitiés algériennes et un véritable pilier de sa petite Église. Nommé évêque d’Oran en 1972, il devient archevêque d’Alger en 1988, cherchant toujours le moyen de se mettre au service d’un pays qui, depuis son indépendance, ne cesse de se chercher une identité et un avenir politique.C’est à ce poste d’archevêque d’Alger qu’Henri Teissier est plongé dans la tourmente de la violence islamiste qui déchire le pays. C’est lui qui accompagne chacun des membres du diocèse dans son discernement : partir ou rester ? C’est lui qui, 18 fois, est appelé après l’assassinat tragique d’un des siens et qui doit, dans le chagrin et la peur, prévenir les familles, organiser les obsèques ou le rapatriement des corps. La 19e fois, c’est l’assassinat de son ami et confrère Pierre Claverie, évêque d’Oran, qu’il apprend. Incroyablement meurtri, il tient bon.En 2000, alors que la furie a pris fin et qu’un couvercle est en train d’être posé par les autorités algériennes sur cette immense tragédie, Mgr Henri Teissier est invité par Jean-Paul II à la célébration au Colisée pour « les martyrs du XXIe siècle » : avec les familles des 19 martyrs d’Algérie, il lance l’idée folle et prophétique de leur béatification, soucieux de partager avec l’Église universelle leur témoignage de fidélité.Fin connaisseur de la sensibilité algérienne, il sait le risque de cette mise en lumière : « Il n’est pas question pour nous d’opposer une violence qui nous a été faite à celle qui a frappé toute la société », répétait-il. En parallèle, il se bat aussi pour que le monastère de Tibhirine reste un lieu de prière chrétienne – il accueille désormais une petite communauté du Chemin-Neuf.Le résultat, le 8 décembre 2018, dépasse tous ses espoirs. C’est l’Algérie, pays à la mémoire blessée, qui accueille la première béatification dans un pays très majoritairement musulman. Elle réunit dans un même hommage ces « milliers et milliers d’intellectuels, de journalistes, d’imams, de pères et de mères de famille », à qui une minute de silence a été dédiée. Pour cet homme au cœur de pasteur, et à la larme facile, la très belle célébration au sanctuaire de Santa-Cruz est un accomplissement, mais aussi une forme de guérison. Elle vient couronner une vie tout entière donnée à l’Église et à l’Algérie.

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