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Des Burkinabés résignés après une nouvelle attaque terroriste

Des Burkinabés résignés après une nouvelle attaque terroriste

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Des Burkinabés résignés après une nouvelle attaque terroriste

Ouagadougou (Burkina Faso)De notre correspondante Ce devait être un samedi comme les autres à Ouagadougou. Virginie Kaboré arriverait le matin pour ouvrir sa buvette, faire le ménage et préparer à manger. Mais en allumant la télévision, ce qu’elle a entendu lui a donné la chair de poule. Dans la nuit du vendredi 4 au samedi 5 juin, des hommes armés non identifiés sont entrés dans la ville de Solhan, dans la région du Sahel, au nord-est du Burkina Faso : déchaînés, ils ont tué au moins 160 personnes et en ont blessé des dizaines d’autres, majoritairement des jeunes.Les larmes de Virginie Kaboré ont coulé. Et pour cause : il s’agit du massacre de civils le plus important dans l’histoire du Burkina Faso, en proie au terrorisme depuis 2016. « Mais où va le monde ? », s’interroge la jeune femme, sous le choc. « Ça fait pitié. Moi-même j’ai peur car contrairement au Covid, on n’a aucun médicament contre le terrorisme. Et nous n’avons qu’un pays, pas d’issue. »Trois jours de deuil national ont été décrétés par le président. « On passe notre temps à pleurer nos morts, à vivre au rythme des attaques dans le nord et l’est du pays », déplore Jean Ouédraogo, étudiant. « Là, c’est un massacre de masse : les victimes de Solhan ont été enterrées dans des fosses communes. Et nous, nous sommes fatigués de nous agenouiller. »La stratégie des autorités pour lutter contre le terrorisme est perçue comme peu lisible par la population. « À part organiser les forces de défense et de sécurité et les volontaires pour défendre la patrie et contrer l’avancée du terrorisme, je n’ai pas de stratégie », a reconnu en mai le premier ministre Christophe Dabiré devant l’Assemblée nationale. Selon une source sécuritaire, l’opération Houné, menée par les forces armées nationales, a tout de même « permis de neutraliser plus d’une vingtaine de terroristes et de détruire quatre bases des groupes armés dans les régions du Nord et du Sahel ».« Mais les interrogations sur la capacité du pays à endiguer l’insurrection terroriste sont de plus en plus fortes, constate le chercheur Siaka Coulibaly. La communication est floue, d’autant qu’il n’y a pas de collaboration demandée à d’autres acteurs telle que les organisations de la société civile. Le phénomène terroriste court depuis 2016 et depuis tout ce temps, aucun signe montrant qu’il y a des avancées, ou que la fin est proche, n’est perceptible. Le pays est le plus fragile du G5 Sahel. »Le Burkina Faso compte déjà plus d’un million de personnes déplacées internes dans l’ensemble du pays et leur nombre pourrait s’accroître après la tuerie de Solhan. « Nous sommes fatigués d’entendre qu’on condamne des attaques avec la dernière énergie, explique Maïmouna Ba, présidente de Femmes pour la dignité du Sahel. Mais on continue d’agir à notre petit niveau, plus que jamais. » L’association, qui vient en aide aux veuves et aux orphelins victimes du terrorisme, œuvre à leur reconversion et leur scolarisation, en tentant d’entretenir leur « résilience ». Mais l’ampleur de ce nouveau drame met l’espoir à rude épreuve.


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